L'appellation « chasseur »

Nom donné à un certain nombre d'unités à cheval et à pied, légères et mobiles, et dont l'origine unique remonte à la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748).

Pendant le siège de Prague (1742) par le maréchal de Belle-Isle, les domestiques des officiers, en butte aux attaques des Autrichiens quand ils conduisaient les chevaux à l'abreuvoir ou à la pâture, décident de s'organiser en un groupe armé. Ils se choisissent pour chef un des leurs, Fischer.

Tableau de La bataille de Fontenoy, par Édouard Detaille © Édouard Detaille

« Le nom n'est pas indifférent, ce sont ces détails qui font l'esprit de corps, stimulant le dévouement des hommes à leur Drapeau, leur émulation vis-à-vis des autres Corps et leur entraînement aux actes les plus héroïques. »

Duc Ferdinand-Philippe d'Orléans, 1840

Le Capitaine Fischer

Fischer, en 1743, reçoit un brevet de capitaine ; une ordonnance royale (1er nov. 1743) organise ce groupement de partisans en une compagnie franche de chasseurs, composée initialement de quinze hommes à cheval et de quarante-cinq à pied. Ce corps mixte fait apparaître, pour la première fois dans l'armée française, l'expression « chasseur ».

Fisher, qui avait dû en céder le commandement en 1761 au marquis de Conflans, meurt en 1762, au moment où est créé un corps franc du même type, les chasseurs de Monet.

L'origine de l'expression « chasseur »

Deux explications sont données :

- le terme serait emprunté, pour certains, à des unités légères prussiennes du même type, qui se recrutaient parmi les gardes-chasse ;

- pour d'autres, le terme se justifie par la fonction même de l'unité : faire la chasse à l'adversaire. Effectivement les missions initiales des chasseurs de Fischer sont la reconnaissance, les coups de main et la protection des avant-postes, ce qui restera la caractéristique de tous leurs descendants, chasseurs à cheval ou à pied, qui se réclament de cet héritage.

L'héritage du Duc d'Orléans

Après la mort accidentelle du Duc d'Orléans, créateur des Chasseurs à Pied, les bataillons de Chasseurs prirent le nom de « chasseurs d'Orléans ». Cette dénomination n'a pas subsisté après la chute du roi Louis-Philippe, en 1848. Seul a été repris le terme de « chasseurs à pied », demeuré immuable depuis cette date.

« Le nom de « chasseur » rappelle les Chasseurs volontaires à Pied de la glorieuse épopée de 1792 et les Chasseurs à Pied de la Garde Impériale dont le souvenir est impérissable dans l'Armée Française. »

Duc Ferdinand-Philippe d'Orléans, 1840

La dénomination des unités

Bien que la commodité d'expression ait rendu réglementaires les dénominations simplifiées de :

- Bataillon de Chasseurs alpins ;

- Groupe de Chasseurs portés ;

- Groupe de Chasseurs motorisé ou mécanisé (au singulier en ces derniers cas pour bien marquer qu'il s'agit de qualifier le type de l'organisation et non la nature des hommes qui la composent) ;

- Groupe de Chasseurs,

cette subdivision de l'Arme de l'Infanterie, rassemblée autour de son unique drapeau, est bien celle des CHASSEURS À PIED.

Elle ne se confond pas avec d'autres subdivisions d'Arme qui, postérieurement, ont emprunté le nom de « Chasseurs » : char de combat, parachutistes, etc.

D'ailleurs l'appellation de « Bataillon alpin de Chasseurs à Pied » était réglementaire jusqu'en 1940 ; de même de 1947 à 1952, le 10e reçut l'appellation de « Bataillon parachutiste de Chasseurs à Pied ».

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