L'histoire du 1er BCP

Le 1er Bataillon de Chasseurs à Pied (1er BCP) est une unité d'infanterie de l'armée française.

Premier des Bataillons de chasseurs à pied créés en 1840, il a été plusieurs fois cité à l'ordre de l'armée. Dissous officiellement en 1992, son fanion et ses traditions sont alors confiés au 16e GC, avant d'être attribués au CENTAC devenant ainsi le CENTAC - 1er BC.

Le 1er janvier 2019, il est renommé CENTAC - 1er Bataillon de Chasseurs à Pied, gardien des traditions de ce dernier.

Insigne du 1er BCP vers 1930

Les appellations

Au cours de son histoire le 1er BCP a connu différentes appellations :

  • 1837, le 21 août : création de la Compagnie Provisoire de Chasseurs à Pied (54e Régiment d'Infanterie) - le Duc d'Orléans crée au camp de Vincennes la « compagnie de chasseurs d'essai » sous l'organisation du général Houdetot, aide du camp du Roi ;
  • 1838, le 14 novembre : création du « Bataillon Provisoire de Chasseurs à Pied » à 6 compagnies par le Duc d'Orléans ;
  • 1839, en août : le bataillon provisoire devient « Bataillon de Tirailleurs » ;
  • 1840, le 28 septembre : naissance officielle du « 1er Bataillon de Chasseurs à Pied » sous les ordres du chef de bataillon de Ladmirault ;
  • 1842, le 19 juillet : le 1er BCP prend le nom de « 1er Bataillon de Chasseurs d'Orléans » à la mort du Duc d'Orléans ;
  • 1848, le 7 mars : le « 1er Bataillon de Chasseurs à Pied » reprend son nom d'origine ;
  • 1870 : il est reconstitué sous la forme du « 1er Bataillon de marche de Chasseurs à Pied » ;
  • 1940, le 21 août : le Bataillon est incorporé dans les rangs de l'armée de d'armistice ;
  • 1942, le 1er décembre : dissolution du bataillon ;
  • 1944, le 21 septembre : le « 1er Bataillon de Chasseurs à Pied » est recréé à partir du groupe mobile d'Alsace (GMA) Suisse ;
  • 1951, le 1er décembre : équipé de véhicules semi-chenillés, il devient le « 1er Groupe de Chasseurs Portés » ;
  • 1956, le 1er juin : le « 1er Groupe de Chasseurs Portés », désormais en garnison à Reims (Champagne-Ardenne), devient « centre d'instruction du 1er Bataillon de Chasseurs Portés » ;
  • 1962 :
    • le 30 juin : dissolution du « centre d'instruction du 1er Groupe de Chasseurs Portés » ;
    • le 1er octobre : recréation, à Reims, du « 1er Bataillon de Chasseurs Portés » à partir du « 12e Bataillon de Chasseurs Alpins » et du « 29e Bataillon de Chasseurs à Pied » qui fusionnent.
  • 1968 : le 1er BCP devient « 1er Groupe de Chasseurs Mécanisés » ;
  • 1975 : le 1er GCM devient « 1er Groupe de Chasseurs » ;
  • 1992, le 31 juillet : dissolution, à Reims, au quartier Jeanne d'Arc. Le fanion et les traditions sont confiés au « 16e Groupe de Chasseurs » stationné à Bitche (Moselle) ;
  • 2016 : transmission du fanion et des traditions au Centre d’Entraînement Au Combat (CENTAC) de Mailly-le-Camp (Aube) qui est renommé « Centre d'entraînement au combat - 1er Bataillon de Chasseurs » ;
  • 2019 : le CENTAC - 1er BC devient « Centre d'entraînement au combat - 1er Bataillon de Chasseurs à Pied ».

Le Fanion

Le fanion est décoré de la croix de guerre 1914-1918 avec quatre citations à l'ordre de l'armée obtenues durant la Première Guerre mondiale.

Il porte la fourragère aux couleurs de la médaille militaire attribuée le 4 novembre 1918.

Il est titulaire de neuf citations à l'ordre de l'Armée, obtenues :

  • 3 au cours de la campagne du Mexique ;
  • 2 pendant la Guerre 1870-1871 ;
  • 4 durant la Grande Guerre de 1914-1918.

En saluant notre fanion, nous saluons à la fois le drapeau des chasseurs, auquel le Premier a valu la Médaille militaire et l'emblème particulier de note Corps, dont les décorations témoignent de la valeur de ceux qui nous ont précédés sous son numéro.

De la création des Chasseurs au 1er BCP

Le nom de « Chasseurs » apparaît en 1743 lorsque furent créés les « Chasseurs de Fischer », troupe de partisans de l'Armée Royale.

L'empereur Napoléon 1er , qui voulait que ses régiments d'infanterie soient tous semblables aura cependant dans ses troupes d'élites jusqu'à 4 régiments de Chasseurs à Pied de la Garde dont la grande valeur étaient indiscutables.

Mais, si dans l'infanterie le nom de « chasseur » a souvent été donné dans les armées royales, républicaines et impériales, à des unités d'élites rapides et valeureuses, les « Chasseurs à Pied » quelles que soient leurs spécialités, ne peuvent valablement se réclamer que d'un ancêtre indiscutable :

La « Compagnie de Chasseurs d'Essai »

En 1837, le Duc d'Orléans crée à Vincennes une unité d'expérimentation avec des hommes provenant de toutes les unités de l'infanterie. Les meilleurs tireurs, sachant lire, écrire, compter et ayant une très bonne condition physique sont prélevés dans tous les régiments de la métropole. C'est la naissance de la « compagnie de chasseurs d'essai » (compagnie provisoire de tirailleurs), une unité d'expérimentation dotée de la carabine rayée Delvigne-Pontcharra modèle 1837, d'un équipement allégé et avec une nouvelle technique de combat : « en tirailleur ». Cette tactique de combat consiste à se déployer devant le front des troupes, pour harceler l'ennemi en profitant des accidents du terrain, selon les époques avec des armes de jet ou des armes à feu, en tirant fréquemment et de manière autonome.

Le 14 novembre 1838, suite aux excellents résultats obtenus, le Duc d'Orléans décide de la création du « Bataillon Provisoire de Chasseurs à Pied » à 6 compagnies qui devient une unité d'élites.

En 1840,dans le but de confirmer la pertinence de ce type d'unité, le Bataillon de Tirailleurs de Vincennes commandé par le chef de bataillon Grobon est envoyé en Algérie. Les Chasseurs prouvent leur efficacité dans leur zone d'action autour d'Alger.

Ils participent à 3 expéditions en éclairant la marche de convois mais aussi en arrière garde de ces derniers. C'est ainsi que par exemple, le 13 mai 1840, le Bataillon s'empare de 3 redoutes fortifiées du col de la Mouzaïa (1043 mètres) tenues par les réguliers de l'émir Abd El Kader, ouvrant ainsi la route entre Mitidja et Médéah. Les Chasseurs y gagnent d'être surnommés par les arabes les « noirs » ou « chasseurs de la mort » à qui ils prêtent des pouvoirs surnaturels.

Les résultats du Bataillon sont au-delà des espérances. Aussi dès le 28 septembre 1840, le roi signe l'ordre de création de 10 bataillons de chasseurs sur le même modèle. Le bataillon de tirailleurs devient ainsi le « Premier des Bataillons de Chasseurs à Pied ».

Le « 1er Bataillon de Chasseurs à Pied » (1er BCP) du chef de bataillon de Lamirault devient à la mort du roi en 1842 le « 1er Bataillon de Chasseurs d'Orléans » jusqu'en 1848 où il redevient 1er BCP.

En 1848, de nombreuses révolutions éclatent en Europe. La France rétablit la république avec à sa tête Louis-Napoléon Bonaparte, président de la seconde république. Le 12 septembre, c'est la suppression des compagnies des carabiniers qui étaient armés de la grosse carabine de rempart qui n'avait plus de raison d'être depuis l'adoption par toutes les unités de la carabine modèle 1846.

Dans la péninsule italienne, à Rome, des troubles éclatent également et la France décide d'intervenir sur ce théâtre.

De la création du 1er BCP à 1914

Créé officiellement le 18 septembre 1840, le Bataillon tient successivement garnison à Metz (1841) puis à Strasbourg (1845).

Au 1er janvier 1849, le 1er BCP, sous le commandement du chef de bataillon De Marolles, est en garnison en Algérie et fait partie du Corps expéditionnaire de la Méditerranée. Il participe à l'expédition et au siège de Rome en juin de la même année.

En 1850, le régiment stationne à la division d'occupation en Italie et son dépôt est à Toulouse.

Le 1er BCP intègre la 1e brigade (général Esprit Charles Marie Espinasse) de la 1re division d'infanterie (général François Certain de Canrobert) du 2e Corps d'armée avec le 7e Régiment d'infanterie de ligne et le 1er Régiment de zouaves.

De cette période date le refrain du bataillon :

« Si l'septième de lign'a des couilles au cul, c'est le premier chasseurs qui lui en a foutu ! »

De mars 1862 à 1864, le 1er BCP se couvre de gloire lord de la Campagne du Mexique.

  • l'assaut du couvent fortifié du Cerro de Guadalupe (« colline de Guadalupe ») (5 mai 1862) ;
  • le Siège de Puebla (1863) ;
  • la capture du gouverneur constitutionnel Jose Maria Chavez Alonso dans la ville de Jerez (26 mars 1864) ;
  • la mise en déroute des troupes de Sandoval (22 mai 1864).

Le 1er BCP participe à la guerre franco-prussienne de 1870 au sein de la 1e brigade de la 4e division du 1er corps d'armée (maréchal de Mac-Mahon). Sous les ordres de son chef, le commandant Bureau, tué lors de la bataille de Frœschwiller-Wœrth, (moulin de Gunstett), le Bataillon perd la moitié de ses hommes.

Le 16 octobre 1870, le 1er BCP est reconstitué avec le 1er Bataillon de marche de Chasseurs à Pied à Saint-Étienne.

En 1899, en garnison au quartier militaire de Beurnonville, à Troyes, le Bataillon est commandé par le commandant Émile Driant.

Le 30 septembre 1913, le Bataillon est transféré pour tenir garnison à Senones, dans les Vosges. Le 1er octobre, le Groupe Cycliste de la 10e division de Cavalerie est formé à partir d'un noyau comprenant un peloton de la 6e compagnie cycliste du « 25e Bataillon de Chasseurs à Pied » de Saint-Mihiel (extrait de l’Historique du groupe cycliste de la 10e division de cavalerie). L’appoint est fourni par des volontaires des régiments d’infanterie du 12e corps d’armée et par 250 recrues des classes 1912 et 1913. Il est équipé de la machine pliante Gérard modèle 1913. Aux ordres du 1er BCP, il est rattaché administrativement au 63e Régiment d'Infanterie.

La Grande Guerre

Durant toute la Première Guerre mondiale, il fait partie avec le « 31e Bataillon de Chasseurs à Pied », de la 86e brigade de la 43e Division d'infanterie. Il forme aussi deux bataillons de réserve, les 41e et 81e Bataillon de Chasseurs à Pied.

En 1914, le Bataillon participe à l'occupation des cols des Vosges. Après avoir traversé la frontière le 11 août, il remporte le 14 août le combat de Plaine près de Saint-Blaise-la-Roche, qui vaudra au drapeau des chasseurs, la médaille militaire (celui-ci étant déjà décoré de la croix de la Légion d'honneur) et au bataillon la première de ses quatre citations à l'ordre de l'armée. En effet, il y fait 400 prisonniers parmi les soldats du 99e Régiment d'Infanterie du Rhin, unité allemande constituée des Alsaciens locaux. Il capture également plusieurs canons pris à l'ennemi et surtout, s'empare du drapeau de ce régiment, abandonné dans une ferme par son 2e bataillon. Ce sera le premier drapeau ennemi capturé par l'armée française lors de la Grande Guerre. Le bataillon participe ensuite à la course à la mer et aux combats dans les Flandres.

  • Août, dans les Vosges :
  • Septembre-octobre, durant la Bataille de la Marne :
    • à Mailly-le-Camp ;
    • à Sompuis ;
    • à Suippes.
  • Octobre-novembre :
    • en Artois :
      • à Ablain-Saint-Nazaire ;
      • à Carency.
    • dans les Flandres :
  • Novembre-décembre, à Noeux-le-Mines dans le secteur de Notre-Dame de Lorette dans l'Artois.

En septembre 1915, le bataillon combat lors de l'offensive en Artois puis, début 1916, le bataillon est engagé dans la fournaise de Verdun. Du 17 août au 23 décembre 1916, il combat autour de Vermandovillers en Picardie lors de la bataille de la Somme. En 1918, il combat en Champagne dans l'armée du général Gouraud.

1915

1916

  • Janvier - mars : déplacement de l'Artois à Verdun, fort de Tavannes, secteur nord du Fort de Vaux ;
  • Avril - mai : mis au repos successivement à Lavincourt (Meuse), Somme-Yèvre (Marne) et Château-Thierry (Aisne) ;
  • Mai - juillet : tient position successivement en région Champagne, secteur Tahure, Gratreuil.
  • Juillet - août : la bataille de la Somme
  • Septembre - décembre : durant la bataille de la Somme, secteur Vermandovillers, Deniécourt, Ablaincourt puis mis au repos.

1917

  • Janvier - avril : déplacement à Villersexel pour continuer sa mise au repos et réaliser de l'instruction ;
  • Mai - octobre : Bataille du Chemin des Dames, secteur du Panthéon ;
  • Octobre - novembre : Bataille du Chemin des Dames, ferme de la Malmaison et carrières Montparnasse ;
  • Novembre - décembre : dans le Doubs, région de Beaulieu, Hérimoncourt, Voujeaucourt puis mis au repos et réaliser de l'instruction.

1918

  • Janvier - avril : dans les Vosges en instruction à Brouvelieures et à La Croix-aux-Mines ;
  • Avril - juin : Bataille de l'Aisne puis déplacement en Champagne secteur de Perthes-les-Hurlus ;
  • Juillet - août : en défensive lors de la Bataille de Reims ou seconde bataille de la Marne à moulin de Perthes ;
  • Septembre - octobre :  offensive dans la seconde bataille de la Marne, secteur du Mont-Muret, côte de Grateuil, Somme-Py ;
  • Novembre : en réserve dans les Ardennes, région de Banogne, Chaumont-Porcien.

L'entre-deux-guerres

À la fin de la guerre, au mois de janvier 1919, il quitte le Luxembourg pour Senones où il cantonne chez l’habitant.

Après avoir perdu un sergent et deux chasseurs au mois d’avril, en chargeant des obus, le bataillon est remis à l’instruction. Le 1er aout 1919 il quitte Senones pour rallier Wissembourg le 9 août. Il y cantonnera au quartier Hoche jusqu’au 1er octobre 1929, date à laquelle il rejoint Strasbourg jusqu’en 1939.

Il forme la 4e demi-brigade de chasseurs à pied (DBCP) avec le 10e BCP de Savernes et le 29e BCP de Gerardmer.

La bataille de France

Aussi désignée comme campagne de France, cette période désigne l'invasion des Pays-Bas, de la Belgique, du Luxembourg et de la France par les forces du 3e Reich pendant la seconde Guerre mondiale.

La 4e DBCP (dont fait partie le 1er BCP sous les ordres du Commandant Toulorge) est rattachée à la 43e division d'infanterie. Le bataillon résistera tant bien que mal à la poussée allemande. Il résiste notamment à l'ennemi lors des combats de La Longueville et dans la bataille de La Bassée, puis rejoint Dunkerque, ville d'où il embarque pour l'Angleterre. Il participe à la tentative de rétablir un front en Normandie, avant d'être fait prisonnier le jour de l’Armistice.

  • Le 10 mai, tandis que l’Allemagne hitlérienne envahit la Belgique et les Pays-Bas, la 4e Demi-Brigade rentre de manœuvres en Champagne. Du 12 au 16 mai, elle se déplace vers la Sambre (au sud-ouest de Charleroi en Belgique), s’y installe le 17 mai pour la tenir, puis rejoint le 18 mai la ligne Maginot au nord de Maubeuge, où des automitrailleuses allemandes sont déjà signalées.
  • Le 19 mai vers 9h30 arrive l’ordre pour le 1er BCP, le 29e BCP et les ER de faire mouvement vers La Longueville.
  • Le 20 mai : combat de La Longueville. Dès son arrivée dans la nuit, le 29e BCP combat entre Les Mottes et le sud de La Longueville et se fait décimer ; à 6h ceux qui ne sont pas prisonniers retraitent sur Bavay puis Capelle, sauf quelques éléments qui rejoignent le 1er BCP. Ce dernier est arrivé à La Longueville avant 3h. De 6h à 14h : quatre attaques ont lieu sur le carrefour, de plus en plus violentes. Le 1er BCP et les éléments du 29e BCP tiennent le coup, mais les diverses sections placées vers le carrefour sont, à tour de rôle, éliminées. Tenir jusqu’à la nuit parait une utopie ; ce qu’il reste de la Demi-Brigade, principalement du 1er BCP, tente le décrochage de jour à 14h30 et s’échappe vers Valenciennes par la Belgique sans être poursuivie.
  • Mais une colonne allemande avance plus au nord ; une autre plus au sud atteint déjà Arras. Pour conjurer l’encerclement et retrouver la 43e DI commence une interminable marche du 20 mai après les combats au 23 mai (traversée de la ligne Maginot de nuit sans heurts, cantonnements à Curgies, à Haveluy puis à Genech et enfin à Wavrin).
  • Entretemps le 22 mai à Capelle sont retrouvés l’EM de la 43e DI et 200 rescapés de la Demi-Brigade, principalement du 29e BCP. Le commandant Troullier a ainsi ramené près de 1 500 hommes à la Division.

  • Le 24 mai est occupé à la remise sur pied des unités : le 1er BCP n’a plus que neuf sections de fusiliers-voltigeurs ; le 29e BCP en a six.
  • Le 25 mai vers 11h arrive l’ordre pour le 29e BCP de continuer à tenir Sainghin et le pont de Don, tandis que le 1er BCP et les ER iront tenir les sous-quartiers de l’Abbaye, de Hantay et de Salomé ; la mise en place est difficile sous les feux de l’ennemi, finalement calmés par les tirs d’artillerie précis du 12e RAD.
  • Le 26 mai matin, les éléments anglais qui tenaient le canal de La Bassée commencent à se replier sur ordre. Il s’agit donc pour le 1er BCP de porter la défense sur le canal même. Des troupes sont mises à la disposition du Lt-colonel Troullier : le reliquat du 29e BCP lui est rendu, puis le IIe Bataillon du 131e RI (réduit à 210 hommes qui se placent sur le canal de La Deule face à l’est) et sa CRME (qui renforce le 1er BCP de son artillerie). Ces mouvements sont terminés le 27 vers 3 heures.

  • Le 27 mai : bataille de La Bassée. La fusillade commence vers Salomé vers 4h, le long du canal bientôt traversé par des Allemands sur des canots. Vers 7 h 30, les quelques éléments survivants du 1er BCP qui tenaient Salomé se replient sur Petit Rivage. Dans le sous-quartier de Hantay, l’attaque commence vers 5 h. Vers 8 h 30, un ordre de repli sur Petit Rivage est exécuté. Le sous-quartier de l’Abbaye est pilonné à 6 h 30 puis à 7 h 30, suivi d’une attaque d’infanterie. Vers 8 h, l’Abbaye est évacuée par ses défenseurs. A 10h, une ligne de défense est rétablie en arrière du canal sur la voie ferrée. A 10h30 arrive l’ordre de « tenir sur la voie ferrée au moins jusqu’au milieu de l’après-midi », une DLM de relève … ne viendra pas ! De 14 h à 17 h : pas de véritables attaques d’infanterie, mais de nombreux échanges d’artillerie. Après 17h, la valeur d’une demi-compagnie allemande échappe à l’artillerie grâce à un repli de terrain. Vers 18h15, la défense entre l’ennemi et les PC de la Demi-Brigade a été anéantie quand arrive l’ordre de repli, à partir de 19h et sans couverture.
  • Commence à nouveau une longue marche pour éviter l’encerclement : du 27 après les combats jusqu’au 29 mai à 4h du matin (cantonnements à Bailleul, puis une étape de 52 km jusqu’à Bray-Dunes près de Dunkerque).

  • L’opération Dynamo est en cours. Les 29 et 30 mai, la 4e DB doit attendre son tour d’embarquement.
  • Elle embarque le 31 mai sur deux avisos et la male "Cote d'Argent" [archive]. Les hommes embarqués sur avisos passent cinq jours à Bournemouth et ne sont retrouvés qu’en Normandie. Ceux sur le « Côte d’Argent » réembarquent dès le 1er juin à Devonport sur le "El Djezaïr" [archive], débarquent à Cherbourg pour atteindre Lisieux puis Fervaques le 3 juin vers 12h30, où ils retrouvent un convoi automobile de la 4e DB perdu depuis les Flandres.
  • Les journées des 4 au 13 juin sont employées à la réorganisation des unités pour former le 158e RI de marche ; mais le 1er BCP obtient d’être maintenu au sein de ce 158e RI : Le 29e BCP, à l’effectif d’une compagnie, formera la 3e Compagnie du 1er BCP.
  • Du 13 au 17 juin, les ordres de déplacement se succèdent : le 13 à 19h vers Livarot ; le 14 dans la matinée vers Eraines (Est de Falaise), et à 23h sur La Dives en situation défensive, le 16 à 23h sur La Laize, le 17 matin sur l'Orne, vers 16h sur Flers, puis sur Mortain (2e et 3e Bataillons du 158e RI) et Domfront (1er Bataillon).

  • Le 17 juin vers 20h30, des Allemands, agitant des drapeaux blancs, sont entrés en pourparlers : ils demandent le libre passage, certifiant que l’armistice est signé, et qu’il faut donc éviter toute nouvelle effusion de sang. Vers 23h, il est décidé d’accepter leur proposition, une entente avec les autorités allemandes ayant été autorisée par la Division.
  • Le 18 juin, le 1er Bataillon exécute son mouvement vers Domfront entre 1h15 et 16h. Il croise plusieurs colonnes allemandes, arguant quand nécessaire de l’accord passé dans la nuit.
  • Le 19 juin, un officier allemand demande que le 1er Bataillon se reconnaisse prisonnier, sans résultat. Les allemands sont déjà à Cherbourg, Rennes, Le Mans. Le 1er Bataillon est donc encerclé, mais non prisonnier. Les 20 et 21 juin, celle situation perdure.
  • Le 22 juin, un général allemand se présente, le Bataillon est bel et bien prisonnier. Le Lt-colonel Troullier va faire ses adieux à la troupe qui l’acclame de trois hourras ! A 18h40 l’Armistice est signé.
  • Le 23 juin, le 1er Bataillon prisonnier est dirigé sur Couterne. Ses officiers sont emprisonnés jusqu'au 8 septembre dans l'Hôtel du Parc à Bagnoles, puis partent pour l'Oflag XVIII-A.

Maintenu dans l'armée d'armistice en garnison à Belley (Ain), le Premier est finalement dissous en novembre 1942.

Le 10 septembre 1944, à Mâcon, le commandant Ernest Georges rencontre le général de Lattre de Tassigny et lui propose de reconstituer les 1er et 4e Bataillons de Chasseurs à Pied (BCP) afin qu'ils s'intègrent à son dispositif. Le général accepte avec enthousiasme la proposition.

Le 21 septembre 1944, la centurie du lieutenant Daniel Seither quitte le camp de Mogelsberg (Suisse) pour rejoindre Ornans (France) qui devient la zone de regroupement des 1er et 4e BCP du Groupe mobile d'Alsace (GMA) Suisse. Elle est la première à revenir en France et devient la 1re compagnie du 1er bataillon de chasseur à pied

En Septembre 1944, le 1er BCP est reconstitué dans le cadre du Groupe mobile d'Alsace (GMA) Suisse. Il est composé de 2 140 Alsaciens et Mosellans (réfractaires, déserteurs de la Wehrmacht ou réfugiés), intégrés au sein des 1er et 4e BCP.

Le 9 octobre 1944, le général de Lattre de Tassigny passe en revue le GMA. La compagnie du lieutenant Daniel Seither est la seule en uniforme, les autres sont encore en civil. Les Chasseurs seront équipés d'uniformes américain avec des casques français. Le GMA change son organisation. Les centuries et les vingtaines sont remplacées par des compagnies et des sections. Chaque bataillon envoie 50 élèves à l'école des cadres de Valdahon. Neuf officiers et sous-officiers du bataillon de choc sont détachés au GMA comme instructeurs. La formation accélérée est intense.

Le 4 novembre 1944, des éléments du bataillon du commandant Schmidt de Toulouse et une unité d'Alsaciens-Mosellans, commandée par le capitaine Paul Katz, provenant du Sud-ouest sont affectés au GMA Suisse portant son effectif à 2 030 hommes.

Le 14 novembre 1944, le GMA Suisse fait route vers le front pour participer à l'offensive de la 1e armée française. Le 1er BCP reçoit l'ordre de tenir l'axe Courtelevant - Seppois-le-bas - Pfetterhouse - Réchésy, d'y empêcher toute infiltration et de maintenir les routes ouvertes.

Le 25 novembre 1944, la 1e compagnie (lieutenant Deither) du 1er BCP vient renforcer le 152e Régiment d'Infanterie (152e RI) qui a subi de fortes pertes lors d'une contre-attaque de la 198eInfanterie Division allemande près de la centrale électrique de l'Oberwald entre Coutelevant et Seppois. À cette occasion, la section de l'aspirant Edmond Borocco récupère des blessés du 152e RI sous le feu de l'ennemi. Le 1er BCP participe à la contre-offensive française avec le 152e RI et le 9e Régiment de Zouaves.

Le 30 novembre 1944, le GMA rejoint Mulhouse. Le 1er décembre 1944, les réfractaires défilent fièrement dans les rues de la ville. Le 1er BCP prend ses quartiers à la caserne de Coehorn et participe à des opérations de nettoyage dans la ville jusqu'au 10 décembre. À cette date, les alsaciens sont mis en congé illimité et libérés de leurs obligations militaires.

Le 31 décembre 1944, le GMA Suisse est dissous. Beaucoup de ses combattants s'engagent au sein du 31e Bataillon de Chasseurs à Pied créé le 15 janvier 1945 à partir du 1er BCP

De 1945 à 1992

À partir du 1er janvier 1945, le 90e régiment d'infanterie, recréé un an plus tôt à partir des Forces Françaises de l'Intérieur (F.F.I.) secteur Nord INDRE, est dissous et les effectifs restants rejoignent le 1er BCP. Le Bataillon participe de nouveau aux combats dans la région de Saint- Nazaire jusqu'à l'armistice. Il séjournera en Algérie avant de s'installer en garnison au camp des Loges à Saint-Germain-en-Laye en 1946.

En 1956 il s'installe à Reims, au quartier Jeanne d'Arc (situé Boulevard Pommery). Le bataillon devient centre d'instruction du 1er BCP ; sa mission est d'instruire les jeunes recrues pour en faire des soldats qui alimenteront un certain nombre d'unités en opération en Afrique du Nord.

En 1962 le centre d'instruction est dissout et le « 1er Bataillon de Chasseurs Portés » est recréé à partir du « 12e Bataillon de Chasseurs Alpins » et du « 29e Bataillon de Chasseurs à Pied » qui fusionnent.

En 1968 il devient « 1er Groupe de Chasseurs Mécanisés ». Il est chargé de l'expérimentation des véhicules nouveaux du type AMX 10 VTT en 1973.

En 1975, il est renommé « 1er Groupe de Chasseurs » et au début des années quatre-vingt, toujours en garnison à Reims, il totalise environ 1100 hommes : une cinquantaine d'officiers, près de deux cents sous-officiers et environ neuf cents chasseurs. Il occupe alors trois quartiers de la garnison de Reims.

En 1975

  • au quartier Jeanne d'Arc sont installés :
    • l'état-major ;
    • une compagnie dite « de commandement, d'appui et de services » (CCAS) comprenant l'ensemble des services utiles au corps (services administratifs, techniques, etc.) ;
    • la section de mortiers lourds (SML) (mortiers de 120 mm rayés BRANDT en expérimentation) - section aux ordres du Capitaine commandant la CEB/10, pour administration uniquement ;
    • la Compagnie d'éclairage de la 10e Brigade Mécanisée (CEB/10) - dont une section de radar "Rasura" stationnés à Mourmelon près du 503e Régiment de chars de combat (RCC) et du 18e régiment de Dragons.
    • deux escadrons de chars AMX-13 à canon de quatre-vingt-dix millimètres organisés en quatre pelotons de trois chars et un peloton missile SS 11 de quatre chars AMX-13 à canon de soixante-quinze millimètres ;
    • deux compagnies de combat équipées d'AMX 10 amphibies, articulées en quatre sections et une section Milan de quatre groupes de tir (huit pièces).
  • au quartier Chatellus est installée la 11e Compagnie spécialisée dans l'instruction des jeunes recrues.
  • au quartier Colbert se trouvent la fanfare du corps et le bureau mobilisation du bataillon dérivé : le 41e Groupe de Chasseurs.

À la dissolution en 1992

  • au quartier Jeanne d'Arc sont installés :
    • l'état-major ;
    • la CCAS comprenant la SML et une section de reconnaissance régimentaire ;
    • les 1e, 2e et 3e compagnie de combat sur AMX-10 ;
    • la 11e compagnie d'instruction
    • le bureau mobilisation de la réserve du 41e Groupe de Chasseurs.
  • au quartier Colbert est installé la fanfare ;
  • la 4e compagnie de combat est installée à Mourmelon et possède des AMX-30.

Carte postale de la caserne Colbert de Reims en 1911

Vue de l'entrée de la caserne Colbert de Reims en 1911, de jour.

Au premier plan : en bas, un large trottoir pavé avec 4 arbres, sans leurs feuilles, et un lampadaire. En haut, un timbre postal vert à 5 centimes de la république française qui a été tamponné mais on ne distingue plus les écritures.

Au second pan : au centre et légèrement à gauche, 8 personnes devant le portail ouvert de la caserne, ce dernier étant entouré de bâtiments à 1 étage. Sur le côté droit du portail on peut voir la guérite ainsi que, légèrement sur sa gauche, le militaire l'occupant. On peut également distinguer un père avec une petite fille qui font face à l'appareil photo. Derrière la grille, une dizaine de personnes que l'on distingue très mal.

À l'arrière plan : un grand bâtiment à 3 étages, en haut au centre on y distingue une horloge.

Vue de l'entrée de la caserne Colbert de Reims en 1911, de jour.

Au premier plan : en bas, un large trottoir pavé avec 4 arbres, sans leurs feuilles, et un lampadaire. En haut, un timbre postal vert à 5 centimes de la république française qui a été tamponné mais on ne distingue plus les écritures.

Au second pan : au centre et légèrement à gauche, 8 personnes devant le portail ouvert de la caserne, ce dernier étant entouré de bâtiments à 1 étage. Sur le côté droit du portail on peut voir la guérite ainsi que, légèrement sur sa gauche, le militaire l'occupant. On peut également distinguer un père avec une petite fille qui font face à l'appareil photo. Derrière la grille, une dizaine de personnes que l'on distingue très mal.

À l'arrière plan : un grand bâtiment à 3 étages, en haut au centre on y distingue une horloge.

Le 14 juillet 1974, le 1er défile à pied lors de la célébration de la fête nationale sur le parcours allant de Bastille à République. En 1975, il défile également, cette fois sur la Cours de Vincennes. Cette même année il changera d'appellation pour « 1er Groupe de Chasseurs ».

Dans les années 1990, il est doté de véhicules de transport de troupes AMX-10 P, de chars de combat AMX 30 B stationnés au quartier Delestraint à Mourmelon le Grand et de véhicules de l'avant blindé (VAB). Ce régiment d'infanterie mécanisée appartenait à la 10e division blindée et prenait place dans le 1er corps d'armée de l'armée française. Il totalisait environ 1200 hommes.

En 1992, le 1er Groupe de Chasseurs, dernier régiment de l'Armée de terre déployé dans la garnison de Reims, est dissous.

L'héritage confié

Le fanion et les traditions du « 1er Groupe de Chasseurs » sont confiés au 16e Groupe de Chasseurs.

Le 1er juillet 2016, afin d'intégrer le format « Au Contact » de l'armée de Terre française, le CENTAC, anciennement dépositaire des traditions du 5e Régiment de Dragons, reprend celles du « 1er Bataillon de Chasseurs ». Il devient « Centre d'entraînement au combat - 1er Bataillon de Chasseurs ».

Le 1er janvier 2019, il reprend l'appellation de 1er Bataillon de Chasseurs à Pied et devient :

« Centre d'entraînement au combat - 1er Bataillon de Chasseurs à Pied » (CENTAC - 1er BCP).

 

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