Chant de la Sidi-Brahim

Chant de tradition des Chasseurs, la Sidi-Brahim présente la particularité de remonter à l'époque de l'émergence des tout premiers chants de tradition de l'armée française.

C'est l'époque de la Monarchie de Juillet où le roi Louis-Philippe tente de réconcilier les Français avec leur histoire après plusieurs décennies tumultueuses.

Paroles du chant de la Sidi-Brahim

Refrain

En avant ! Braves bataillons,
Jaloux de notre indépendance
Si l'ennemi vers nous s'avance,
Marchons ! Marchons ! Marchons !
Serrons les rangs
Mort aux ennemis de la France

I

Francs Chasseurs, hardis compagnons,
Voici venir le jour de gloire,
Entendez l'appel du clairon
Qui vous présage la victoire,
Volez, intrépides Chasseurs,
La France est là qui vous regarde,
Quand sonne l'heure du combat,
Votre place est à l'avant-garde !

II

Quand votre pied rapide et sûr
Rase le sol, franchit l’abîme,
On croit voir à travers l’azur
L’aigle voler de cime en cime,
Vous roulez en noirs tourbillons
Et parfois, limiers invincibles,
Vous vous couchez dans les sillons
Pour vous relever plus terribles !

III

Aux champs où l’Oued-Had suit son cours
Sidi-Brahim a vu nos frères
Un contre cent lutter trois jours
Contre des hordes sanguinaires.
Ils sont tombés silencieux
Sous le choc comme une muraille.
Que leurs fantômes glorieux
Guident nos pas dans la bataille !

IV

Héros aux courages inspirés,
Nos pères conquirent le monde,
Et le monde régénéré
En garde la trace féconde.
Nobles aïeux, reposez-vous,
Dormez dans vos couches austères.

V

Surprise un jour frappée au coeur,
France, tu tombas expirante.
Le talon brutal du vainqueur
Meurtrit ta poitrine sanglante.
Oh France, relève le front
Et lave le sang de ta face,
Nos pas bientôt réveilleront
Les morts de Lorraine et d’Alsace.

VI

Oh morts, nous vous avions promis
De libérer le territoire.
Ils sont chassés, les ennemis,
Nous vous apportons la Victoire.
Sous vos lauriers, dormez en paix

L'histoire du chant

La tradition veut que les paroles aient été écrites par le lieutenant Alléhaut, sans que ce nom soit retrouvé dans les annuaires militaires entre 1840 et 1870. L’air est emprunté à une célèbre chanson de Pierre Dupont, Le Chant des ouvriers, composée en 1846.

La tourmente de 1848 entraîna Pierre Dupont sur la pente révolutionnaire car on le retrouve en 1849 sur la barricade du Faubourg Saint-Antoine. Il est condamné à sept ans de déportation puis amnistié. Mais il était célèbre et cela explique que malgré, ou peut-être à cause, de la connotation révolutionnaire, son air soit repris pour en faire une chanson de soldats. L’armée était utilisée pour le maintien de l’ordre et les Chasseurs employés pour la répression des émeutes dans la capitale. C’est donc en pleine connaissance de cause que la mélodie est reprise.

« Il est bien certain que, bien avant 1870, les bataillons de chasseurs défilaient aux accents de la Sidi-Brahim, mais on ne sait par quel compositeur le chant a été arrangé, ni à quelle date situer son apparition dans le répertoire des fanfares. »

Colonel Guignard

  • Revue d’infanterie, n° 545 de février 1938, page 465

Si les fanfares ne pouvaient pas le jouer sur la partition actuelle, elle était arrangée pour leurs instruments et leur formation d'époque, comme c'était l'usage.

Version Audio

Version sonnée de la Sidi-Brahim par la Fanfare du 16e BC - © 16e BC

Refrain

En avant ! Braves bataillons,
Jaloux de notre indépendance
Si l'ennemi vers nous s'avance,
Marchons ! Marchons ! Marchons !
Mort aux ennemis de la France

I

Francs Chasseurs, hardis compagnons,
Voici venir le jour de gloire,
Entendez l'appel du clairon
Qui vous présage la victoire,
Volez, intrépides Chasseurs,
La France est là qui vous regarde,
Quand sonne l'heure du combat,
Votre place est à l'avant-garde !


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