La tenue

Seuls de toute l'armée de Terre, les Chasseurs ont conservé une tenue particulière directement dérivée de celle de leurs origines.

De nos jours, ce qui distingue, aux yeux de tous, le chasseur, c'est la tenue bleue à passepoil jonquille.

Tenues chasseur de 1845 à 1920

Création de la tenue

Dès 1837, les chasseurs adoptent une tunique bleu roi plus ajustée et différente de l'infanterie. Un pantalon gris de fer passepoil jonquille, des guêtres blanches, un ceinturon de cuir noir supportant la giberne et le porte-baïonnette se substituent aux buffleteries blanches des régiments d'infanterie.

La coupe et la coiffure suivront l'évolution de la mode militaire. Au début c'est un shako avec plumes de coq « vertes » mais la couleur de fond bleu foncé, les passepoils et galons de troupe jonquille, les épaulettes vertes à tournantes jonquille, les boutons argentés frappés du cor resteront immuables depuis la tenue définie en 1840.

Lors de l'entrée des Chasseurs à Pied dans Paris, le 4 mai 1841, ce fut moins la couleur de leur tenue que sa forme qui frappa les spectateurs. Le Duc d'Orléans voulait en effet d'abord faire des Chasseurs des combattants de choc en les allégeant : pas de buffleteries blanches, tunique au lieu de l'habit, équipement simplifié, etc. Mais il voulait aussi en faire un Corps d'élite en les différenciant : tenue sombre, d'aspect sévère mais élégant.

Les évolutions

En 1842, à la suite du décès accidentel du Duc d'Orléans, leur créateur, les chasseurs prirent le nom de " chasseurs d'Orléans " et les officiers, en signe de deuil, adaptèrent au képi un manchon de velours noir.

En 1888, la transformation de 12 bataillons en bataillons alpins de chasseurs à pied (BACP), entraînera une première variante dans l'homogénéité de la tenue des chasseurs par l'adoption par ces derniers du béret béarnais (baptisé « tarte » et orné du cor).

Les officiers chasseurs ne portaient pas de pantalons à " double trottoirs " comme le reste de l'infanterie mais celui de la troupe. Car au combat, blessés, ils ne voulaient pas être évacués avant leurs hommes, par esprit de solidarité.

L'anecdote de la Grande Guerre (1914-1918) rappelle que les chasseurs français y gagnent le surnom de « Schwarzen Teufel », littéralement les diables noirs. Les chasseurs transforment alors ce surnom en « diables bleus », en référence à la couleur de leur tenue. Dans un ouvrage de Jean Mabire, à propos de la bataille de la Tête des Faux dans les Vosges, 2 décembre 1914 :

« Dès que les bérets bleus apparaissent, ils provoquent une surprise totale : Achtung! Die Franzosen! Die Schwarze Teufel! Les « Diables bleus attaquent ». »

Jean Mabire, 1984

  • écrivain, romancier, journaliste et critique littéraire français
  • Page 100 du livre : Chasseurs Alpins, Des Vosges aux Djebels, 1914-1964 (prix des Écrivains Combattants)

À partir de 1944 et parfois jusqu'en 1946, les chasseurs furent équipés de tenues américaines comme la plupart des autres corps de l'armée, mais nombreux furent ceux et notamment parmi les officiers qui conservèrent tout ou partie des anciennes tenues françaises.

La version actuelle

Après 1946, les chasseurs furent dotés des nouveaux effets réglementaires, bleu foncé avec boutons argentés et passepoils, attributs et galons (pour les hommes du rang jonquille). La tenu bleue est le signe intemporel des chasseurs même si elle est assortie de certains particularismes (boutons de traditions, coiffures, bandes d'épaules ou épaulettes). Accentuant leur attachement à la coiffure sombre, les chasseurs à pied portent un béret noir depuis 1997.

La tenu de tradition, aujourd'hui appelée « Solferino » se porte toujours avec respect puisqu'elle est le reflet de la fidélité aux origines. Sa remise en cause est à l'origine de La Protestation.

Le cor de chasse au béret, se porte pavillon en avant (pavillon en haut). Le cor des fourreaux d'épaules doit être orienté pavillon en arrière sinon vous « soufflez dans le pavillon ».

Photo aux Invalides à l'occasion d'une remise de décorations © CENTAC-1BCP

Partager la page

Veuillez autoriser le dépôt de cookies pour partager sur


A la une