Histoire et traditions de l'école d'infanterie
Histoire et traditions de l'école d'infanterie
L'école de l'infanterie de 1874 à nos jours
Le camp d'AVORD doit son nom à un petit village situé à 15 km de Bourges.
En 1873, y est créée, par le général DUCROT, une école de sous-officiers d'infanterie groupant les sous-officiers des régiments d'infanterie susceptibles de devenir officiers. Elle avait pour but de leur donner une instruction plus solide que celle qu'ils pouvaient recevoir dans les cours d'instruction régimentaires. Elle fut opérationnelle le 1er janvier 1875.
Les commandants de l'école de l'infanterie
- Chef de bataillon BOURBOULON de 1874 à 1875
- Chef de bataillon COSTES de 1875 à 1881
En 1880, on décide de créer à SAINT-MAIXENT une école militaire dans l'enceinte du château. Il s'agit en fait du transfert de l'école des sous-officiers d’infanterie (ESOI) d'AVORD à SAINT-MAIXENT. Les premiers élèves arrivent le 20 avril 1881 et s'installent provisoirement dans les quartiers militaires existants.
C'est en 1890 que le Général CAILLOT, alors Inspecteur Général des Armées remet à l'Ecole Militaire d'Infanterie son drapeau.
Pendant la guerre, les locaux de l'Ecole ont été successivement utilisés comme:
- Hôpital temporaire d'août 1914 à mars 1915
- Centre d'instruction des élèves aspirants de mars 1915 à janvier 1919
- Centre d'instruction de commandants de compagnie de janvier 1919 à mai 1919
- École militaire pour le cours préparatoire à Saint-Cyr et à l'institut national agronomique de mars 1919 à octobre 1919
Le 1er novembre 1919, l'école militaire d'infanterie ouvre à nouveau ses portes.
L’école militaire d'infanterie cherche une devise. Chacun est appelé à donner son avis, et une commission composée d'officiers du cadre et d'élèves se met d'accord pour constater que les deux grandes idées qui symbolisent le mieux l'école sont :
" LE TRAVAIL POUR LOI, L'HONNEUR COMME GUIDE "
Cette devise est attribuée à l'Ecole Militaire d'Infanterie en 1922. A cette période, le commandant de l'Ecole est alors le Général BORIE.
Le 31 mars 2022, le drapeau de l'école d'infanterie est exposé devant le Monument de la Promotion Alsace - Lorraine après avoir reçu du Président de la République la Croix de la Légion d'honneur.
Les commandants de l'école d'infanterie :
- Lieutenant-colonel LEBRUN (avril 1881 - décembre 1884)
- Lieutenant-colonel MARCHAND (décembre 1884 - mars 1888)
- Lieutenant-colonel FOURNIER (mars 1888 - mars 1891)
- Lieutenant-colonel LACOSTE (mars 1891 - mars 1894)
- Lieutenant-colonel ROBIQUET (mars 1894 - janvier 1898)
- Lieutenant-colonel RÖDEL (janvier 1898 - février 1901)
- Lieutenant-colonel SARRAIL (février 1901 - février 1904)
- Lieutenant-colonel SOURD (février 1904 - mars 1907)
- Lieutenant-colonel LAVISSE (mars 1907 - janvier 1911)
- Lieutenant-colonel AIME (janvier 1911 - mai 1913)
- Lieutenant-colonel NELTNER (mai 1913 - août 1914)
- Général BORIE (avril 1919 - juillet 1925)
- Général RONDENAY (juillet 1925 - octobre 1925)
Les promotions de l'école de l'infanterie
- 1ère et 2e promotions 1881 - 1882 : SFAX-KAIROUAN
- 3e promotion 1882 - 1883 : M'ZAB
- 4e promotion 1883 - 1884 : TONKIN
- 5e promotion 1884 - 1885 : BAC-NINH
- 6e promotion 1885 - 1886 : TUYEN-QUAN
- 7e promotion 1886 - 1887 : FLEUVE ROUGE
- 8e promotion 1887 - 1888 : HAUT-NIGER
- 9e promotion 1888 - 1889 : AVORD
- 10e promotion 1889 - 1890 : DRAPEAU
- 11e promotion 1890 - 1891 : SOUDAN
- 12e promotion 1891-1892 : SAINT-PETERSBOURG
- 13e promotion 1892-1893 : ABOMEY
- 14e promotion 1893-1894 : TOMBOUCTOU
- 15e promotion 1894-1895 : CANROBERT
- 16e promotion 1895-1896 : TANANARIVE
- 17e promotion 1896-1897 : NICOLAS II
- 18e promotion 1897-1898 : HAUT-NIL
- 19e promotion 1898-1899 : FACHODA
- 20e promotion 1899-1900 : TRANSWAAL
- 21e promotion 1900-1901 : VILLEBOIS-MAREUIL
- 22e promotion 1901-1902 : MITYLENE
- 23e promotion 1902-1903 : CENTRE AFRICAIN
- 24e promotion 1903-1904 : EL MOUNGAR
- 25e promotion 1904-1905 : PORT-ARTHUR
- 26e promotion 1905-1906 : DE BRAZZA
- 27e promotion 1906-1907 : CENTENAIRE D'IENA
- 28e promotion 1907-1908 : CASABLANCA
- 29e promotion 1908-1909 : LANNES
- 30e promotion 1909-1910 : MONTCALM
- 31e promotion 1910-1911 : MAROC
- 32e promotion 1911-1912 : NEY
- 33e promotion 1912-1913 : LUTZEN
- 34e promotion 1913-1914 : MOBILISATION OU LA REVANCHE
- 35e promotion 1914-1915 : ALSACE-LORRAINE
- 36e promotion 1920-1921 : DES DEUX MARNES
- 37e promotion 1921-1922 : LES DEUX CROIX DU DRAPEAU
- 38e promotion 1922-1923 : DU CINQUANTENAIRE
- 39e promotion 1923-1924 : LA FLAMME DU SOUVENIR
- 40e Promotion 1924-1925 : DU MONUMENT DU SOUVENIR
Par décret du 23 octobre 1925, l'école militaire d'infanterie devient l'école militaire de l'infanterie et des chars de combat (EMICC).
L'école reçoit non seulement des élèves-officiers d'active mais aussi des élèves-officiers de réserve, formés conjointement à l'EMICC et à Saint-Cyr.
On relève parmi eux les noms de quelques personnages célèbres : Georges POMPIDOU, futur Président de la République, Pierre PFIMLIN, Président du Conseil des ministres.
Au déclenchement de la guerre de 1939-45, l'EMICC achève son existence. Le 3 Septembre 1939 après 3 mois de formation, les élèves des promotions "Empire Français" et "Maginot" rejoignent leurs corps d'affectation et l'école se replie à Aix en Provence où elle ferme ses portes en novembre 1942.
Seul le bataillon des élèves officiers de réserve continue l'instruction à Saint-Maixent-l’École.
Pendant les derniers jours de juin 1940, c’est ce bataillon qui va participer aux côtés des cadets de l'école de cavalerie de Saumur à l'une des pages les plus marquantes de la seconde guerre mondiale : la contre-offensive des forces allemandes sur la Loire.
L'école militaire d'infanterie des chars de combat garde le drapeau et la devise de l'Ecole Militaire d'Infanterie – LE TRAVAIL POUR LOI, L'HONNEUR COMME GUIDE – devise que l'on retrouve sur l'insigne de l’EMICC qui est composé de plusieurs symboles d'armes étant donné que les élèves sont issus de toutes les unités de l'armée de Terre :
- artillerie : deux canons croisés ;
- troupes coloniales : une ancre de marine ;
- cavalerie : un heaume ;
- chasseurs : un cor de chasse ;
- tirailleurs algériens : croissant de lune ;
- infanterie : grenade à neuf flammes.
Les commandants de l'EMICC
- Général RONDENAY (octobre 1925 - septembre 1927)
- Général ANDREA (septembre 1927 - juin 1930)
- Général MICHELIN (juin 1930 - octobre 1935)
- Général HASSLER (octobre 1935 - septembre 1939)
-
Colonel BESNIER (novembre 1939 - juin 1940)
Les promotions de l'EMICC
-
41e promotion 1925 - 1926 : L'OUERGHA
- 42e promotion 1926 - 1927 : GENERAL AIME
- 43e promotion 1927 - 1928 : GENERAL LARGEAU
- 44e promotion 1928 - 1930 : GENERAL CLAVERIE
- 45e promotion 1930 - 1931 : CENTENAIRE D'ALGERIE
- 46e promotion 1931 - 1932 : GENERAL MARCHAND
- 47e promotion 1931 - 1933 : TAFILALET
- 48e promotion 1932 - 1934 : DJEBEL SAGHO
- 49e promotion 1933 - 1935 : ROI ALBERT 1er
- 50e promotion 1934 - 1936 : ALEXANDRE 1er DE YOUGOLASVIE
- 51e promotion 1935 - 1937 : VERDUN
- 52e promotion 1936 - 1938 : BINGER
- 53e promotion 1936 - 1939 : RHIN ET MOSELLE
- 54e promotion 1938 - 1940 : EMPIRE FRANCAIS
- 55e promotion 1939 - 1940 : MAGINOT
- 56e promotion 1941 - 1943 : TURENNE
Centre d'infanterie de Cherchell de juin à septembre 1940
Le centre d'infanterie de Cherchell ou groupement spécial d'infanterie de Cherchell est commandé par le capitaine Tricotet.
Les incorporés en Afrique du Nord, reçus à la préparation militaire supérieure (PMS) et certains bacheliers sélectionnés auraient du normalement suivre le peloton d'EOR à Saint-Maixent. Mais cela n'est plus possible. Il est décidé de créer le centre d’infanterie de Cherchel.
Le stage devait durer six mois, trois mois étant consacrés à la formation de chef de groupe avant d'aborder la formation de chef de section.
La convention d'armistice est signée le 22 juin 1940. Elle prévoit dans son article 4 la démobilisation et le désarmement des forces armées françaises à l'exception"des troupes nécessaires au maintien de l'ordre intérieur". La commission d'armistice allemande exigea la fermeture du centre de Cherchell. L'instruction fut donc interrompue avant que la formation de chef de section ne fut abordée. Les stagiaires n'avaient reçu qu'une formation équivalente à celle d'un sous-officier chef de groupe.
Centre d'instruction des élèves officiers (CIEO): Décembre 1942-Avril 1943
Dès novembre 1942, la conscription des européens (vingt classes mobilisées) et des autochtones porta les effectifs de l’armée d’Afrique à 330 000 hommes. Ils seront 500 000 à la mi-1943.
La nécessité de créer une école d'officiers en Afrique du Nord dans le but de former rapidement des centaines de chefs de section et de peloton nécessaires à l’ossature des unités de toutes armes.
Le centre d'instruction de Cherchell est créé par la note d’instruction n°182, du 6 décembre 1942: « Il est créé un centre d’instruction d’élèves officiers pour l’ensemble des trois pays d’A.F.N. (Algérie, Tunisie, Maroc), fonctionnant à Cherchell (département d’Alger) ».
Le colonel Callies commande cette école qui s’appela au départ « Cherchell-Médiouna » car le stage de la première promotion était partagé entre les deux villes, Médiouna étant au Maroc, près de Casablanca. Le colonel Callies prit le commandement de l’école avec pour adjoints le commandant Jannot pour Cherchell et le chef de bataillon Germani pour Médiouna.
Il est prévu, qu'après un premier stade de formation générale, une orientation des élèves aurait lieu dans : l'infanterie, l'arme blindée, l'artillerie, le génie, les transmissions, le train automobile.
La période de formation commune passée, elle comprit trois compagnies d'infanterie, deux escadrons, une batterie et une compagnie mixte Génie Transmissions».
Très vite le centre prendra le nom de centre d’instruction d’élèves aspirants (CIEA) puis d’école d’élèves aspirants (EEA).
Suppression de l’école d’élèves aspirants de Médiouna : note du 20 mars 1943.
Ce n'est qu'à compter du 1er avril 1943, alors que le stage de la première promotion allait se terminer, que l’école prit le titre d'EEAAFN (Ecole des Elèves Aspirants d'Afrique du Nord).
La caserne Dubourdieu
Photographie du service cinématographique des armées extraite du livre « Ils venaient de Cherchell » (Éditions Lavauzelle)
De part et d’autre du bandeau au-dessus du portail, l’insigne du 1er Régiment de Tirailleurs Algérien dont le 2e Bataillon, en garnison à Cherchell, occupait cette caserne avant son départ pour la Tunisie.
1er août 1944 : Visite d'inspection du général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire de la république française.
Le général de Gaulle, ayant à sa gauche le général Leyer, passe en revue les futurs aspirants de la promotion «Marche au Rhin», présentés par le lieutenant-colonel Huguet assisté du commandant Jean Barrat, commandant en second et instructeur en chef de l'école.
École militaire interarmes (EMIA) 13 décembre 1944
Par décision ministérielle du gouvernement provisoire de la république française du 13 décembre 1944, l'école de Cherchell prend l'appellation d'école militaire interarmes (EMIA) qui se substitue à l'EEAAFN.
Le 2 avril 1945, en présence du général de Gaulle, le ministre de la guerre, André Diethelm, confie à l’école militaire interarmes (EMIA) de Cherchell deux drapeaux:
Pour les Saint-Cyriens, celui de l’école spéciale militaire de Saint-Cyr, sorti de la cachette où l’avait placé le Colonel Léon Le Page.
Pour les « corps de troupe», celui de l’école militaire de l’infanterie et des chars de combat de Saint-Maixent (EMICC), sauvé, lui aussi en 1942 par le Colonel Levêque.
Au cours de la mi-juin 1945 les derniers éléments de l'EMIA sont mis en route sur la Métropole et quittent Cherchell pour Coëtquidan.
L'école reçut des mains du général de Lattre de Tassigny un drapeau unique derrière lequel elle défilera sur les Champs Elysées le 14 juillet 1946.
École militaire interarmes de sous-officiers (1er janvier 1946-mars 1946).
D.M. n° 12684/EMA/3.I. du 4 10 1945 Après la guerre l’école assuma la formation des sous-officiers destinés à servir en Afrique du Nord.
École de cadres d’Afrique française du Nord (mars 1946-mai 1947)
D.M. n° 2167/EMA/I du 18 02 1946 Changement de dénomination.
Par la D.M. n°5119/EMA/I.O. du 20 mai 1947, elle ajoute à la mission de formation des sous-officiers celle de l’instruction des élèves officiers de réserve de l’infanterie pour les unités basées en Afrique du Nord. Les EOR des unités Métropolitaines sont formées à Saint-Maixent.
De 1949 à avril 1958, elle instruit une partie des EOR de la Métropole
Le 27 mai 1950 : Le Ministre de la Défense Nationale, René Pleven, cite à l’Ordre de l’Armée l’Ecole Militaire de Cherchell :
« Du 8 novembre 1942 au 8 mai 1945 et après l’envahissement total de la Métropole,l’Ecole Militaire de Cherchell a maintenu la tradition des Ecoles d’Officiers de France en inculquant aux Elèves-Aspirants la foi dans les destinées et la grandeur de la Patrie ; a formé pour les Armées de la Libération des Chefs dignes de leurs aînés, ardents et animés du désir de vaincre, qui s’illustrèrent sur les champs de bataille de Tunisie, d’Italie, de France et d’Allemagne. S’est acquis ainsi au prix de lourds sacrifices, une part glorieuse dans la victoire de nos Armes.»
« Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre avec palme. »
Fait à Paris, le 27 mai 1950. Signé : PLEVEN
Le 12 juillet 1950, le général CALLIES décore de la Croix de Guerre le fanion de l’Ecole de CHERCHELL tenu par le Lieutenant-colonel Rio, commandant de l’école.
Par lettre du 19 février 1958, le Colonel MAREY, commandant l'école de CHERCHELL, demande :
- le changement de dénomination de l'école ;
- l'attribution d'un drapeau.
Le 11 juillet 1958, le ministre des Armées, considérant les services rendus au Pays par l’école militaire d’infanterie de CHERCHELL, lui confie un drapeau.
C'est au cours d'une imposante cérémonie présidée par le général ALLARD, commandant la Xe Région Militaire et les Forces Terrestres en ALGERIE, que le drapeau fut remis à l'école de CHERCHELL.
Enfin la devise spécifique de l'école est née tardivement, en mars 1961.
La devise en latin évoque le passé romain de l’antique Césarée, capitale de Maurétanie. Elle s’inscrit dans un croissant encadrant l’insigne de l’Ecole dont les colonnes à chapiteaux symbolisent eux aussi l’époque romaine et la grenade emblème des grenadiers rappelle l’appartenance de Cherchell à l’Infanterie.
"DVCIS ET TV SVSCIPE CVRAM"
"ASSUME TOI AUSSI LA CHARGE DU COMMANDEMENT"
L’école militaire d’infanterie de Cherchell doit être transférée en Métropole en lieu et place du centre d’instruction du 23e RI de Montpellier qui sera dissous le 1er septembre 1962.
Elle continuera à former tous les EOR jusqu'en 1967.
En mai 1963, l’école militaire de l’infanterie reçoit la Légion d’Honneur. Elle avait déjà la croix de guerre 39-45 avec palme.
LE FANION ET LES DRAPEAUX
- Le fanion
Le fanion est décoré de la Croix de guerre.
Ce premier fanion a été remplacé par un second fanion offert par la ville de CHERCHELL lors de la passation des pouvoirs entre le colonel LANCRENON et son successeur le colonel NICOL. La cérémonie s'est déroulée le samedi 17 septembre 1955, en même temps que la sortie de la 19e promotion de l'École.
Le revers est marqué de l'insigne de Cherchell.
L'avers porte la mention "Ecole Militaire" au dessus de la grenade.
Le fanion est bordé d'une bande couleur jonquille qui n'existait pas sur le premier fanion.
- Les drapeaux
Le premier drapeau, non réglementaire et non officiel. Ce drapeau n’a servi qu’au baptême que de la promotion « Tunisie » en 1943.
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