Leurs missions

Les divisions ne mènent pas directement les combats, mais leur rôle est essentiel pour coordonner les brigades et garantir une cohérence dans les opérations à grande échelle. Leur mission inclut à la planification des opérations interarmes et multinationales, l’entraînement et la préparation des brigades sous leur commandement, la projection stratégique des forces françaises dans des théâtres d’opération éloignés (Afrique, Moyen-Orient, etc.).

Avec les défis modernes, comme les guerres hybrides, les divisions jouent aussi un rôle clé dans la gestion des crises internationales, en coopération avec d'autres armées alliées (OTAN, UE).

Elle regroupe plusieurs brigades spécialisées, appuyées par des unités de soutien. Sa composition est modulable selon les besoins opérationnels. Elle peut inclure des brigades interarmes : Infanterie, blindés, artillerie, etc., des unités de soutien : Transmissions, logistique, génie, santé et un appui aérien : Liaison avec l'armée de l'air pour les frappes ou les évacuations.

Les divisions sont commandées par un général de division. Elle dispose d’un état-major divisionnaire capable de planifier et de coordonner des opérations complexes sur un théâtre d’opérations.

Elles sont autonomes pour conduire des opérations militaires d’envergure, souvent dans le cadre d’une coalition internationale. Elle est capable de mener des actions sur un front élargi ou dans une zone opérationnelle donnée.

Les divisions sont donc conçues pour fonctionner de manière indépendante sur le terrain, grâce à ses propres moyens logistiques et de soutien.

Les divisions dans l'armée française actuelle

Depuis les réorganisations de l’armée de terre dans les années 2010, l’armée de terre compte aujourd’hui deux divisions majeures :

La 1re Division : 

• Basée à Besançon, elle regroupe principalement des brigades de combat spécialisées dans les interventions terrestres et blindées. Elle prépare et conduit des combats de haute intensité. Elle regroupe des brigades interarmes spécialisées dans les manœuvres terrestres lourdes : la 27e Brigade de Montagne (27e BIM), la Brigade Franco Allemande (BFA), la 7e Brigade Blindée (BB) : Basée à Besançon, spécialisée dans le combat blindé, la 9e Brigade d’Infanterie de Marine (BIMa) : Une brigade amphibie pour les opérations extérieures.

   

La 3e Division : 

• Basée à Marseille, elle intègre des brigades davantage tournées vers la projection extérieure et les missions internationales. Elle regroupe des brigades adaptées à ce type de missions : La 6e Brigade Légère Blindée (BLB) : Basée à Nîmes, spécialisée dans les interventions rapides, la 11e Brigade Parachutiste (BP) : Élément d’élite pour les interventions aéroportées et  la 2e Brigade Blindée (BB) : Héritière des traditions de la célèbre 2e DB du général Leclerc.

   

Ces divisions sont les piliers de la capacité de l’armée française à mener des opérations interarmes à grande échelle.

L'histoire des divisions dans l'armée française

Les divisions, en tant qu'échelon militaire, apparaissent sous le règne de Napoléon Bonaparte au début du XIXe siècle. Napoléon introduit l’idée de combiner plusieurs types de forces (infanterie, cavalerie, artillerie) au sein d’une même unité autonome capable de manœuvrer indépendamment. Ce concept est révolutionnaire et contribue largement à ses victoires.

• Guerres napoléoniennes : Les divisions napoléoniennes étaient regroupées dans des corps d’armée, chacun pouvant opérer de manière autonome avant de converger sur le champ de bataille.
• Première Guerre mondiale : Les divisions françaises, souvent composées de 15 à 20 000 hommes, étaient des unités cruciales dans les combats de tranchées.
• Deuxième Guerre mondiale : Les divisions françaises incluaient des unités mécanisées et blindées, bien que l’organisation initiale ait été dépassée par la Blitzkrieg allemande. Les réformes postérieures donneront naissance à des divisions blindées plus modernes, comme les divisions blindées de la 2e DB du général Leclerc.

Avec la professionnalisation des armées (fin de la conscription en 1997) et les réformes structurelles (notamment les réformes "Au contact" des années 2010), le rôle des divisions a évolué vers une structure plus flexible et interarmes.