Le général Colbert
Auguste de Colbert-Chabanais est né à Paris. Comme ses deux frères aînés, Pierre et Louis, il choisit la carrière des armes.
Présentation
Auteur : Étienne-Hippolyte Maindron (1801-1884)
Titre : Le Général de Colbert
Date : 1849
Matériau : Marbre
Dimensions : 410 (H)
N° d’inventaire : MV 539
Ancienne localisation : Dépôt du château de Versailles en 1918 au Lycée militaire de Saint-Cyr
Lieu de conservation : Saint-Cyr-l’École, pelouse de l’entrée du Lycée militaire de Saint-Cyr
Inscriptions :
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Sur le devant de la terrasse : Le Général / Colbert
-
Sur le côté gauche de la terrasse : A. H. Maindron / 1849
Historique de l'oeuvre
Commandée à la suite de la transformation en maréchal Mortier par le sculpteur Laitié (cf. les fiches des statues de Lannes, de Masséna et de Jourdan) de la statue de Colbert par Louis-Pierre Deseine (1749-1822) exécutée en 1815 dans le cadre de la commande des statues du pont de la Concorde (décret impérial du 1er janvier 1810). La statue de Mortier a été installée au Plessis-Trévise. Conservée dans les galeries historiques du château de Versailles, la statue de Maindron a été déposée en 1918 au Lycée militaire de Saint-Cyr.
Le personnage
Auguste de Colbert-Chabanais est né à Paris. Comme ses deux frères aînés, Pierre et Louis, il choisit la carrière des armes. Les trois Colbert atteignent le grade de général. Chasseur à cheval en 1793, Auguste sert comme aide de camp du général Emmanuel de Grouchy (1766-1847) puis du futur maréchal et roi de Naples Joachim Murat (1767-1815). Colbert fait campagne en Italie, en Égypte où il se distingue notamment au combat de Salahieh. Présent à Marengo, le 14 juin 1800, il est nommé en 1804 colonel du 10e régiment de chasseurs à cheval. Il fait partie des membres de la commission militaire qui votent à l'unanimité l’exécution du duc d’Enghien. Présent aux batailles d’Elchingen (14 octobre 1805) et d’Austerlitz (2 décembre 1805), il s’illustre à Iéna, le 14 octobre 1806, à la tête de sa brigade composée des 3e hussards et 2e chasseurs à cheval. Colbert fait ensuite campagne en Espagne, où il se signale à nouveau lors des batailles de Medina del Rio Seco (14 juillet 1808), de Tudela (23 novembre 1808) et sur la route d’Astorga où il fait 2 000 prisonniers et délivre en même temps plusieurs soldats français capturés par les Anglais. Auguste de Colbert meurt au combat contre les troupes anglaises, touché d’une balle en plein front le 3 janvier 1809 au combat de Cacabelos.
Grades et distinctions : volontaire dans la Garde nationale, 1792 ; soldat, 1793 ; chasseur à cheval, 20 janvier 1794 ; lieutenant, 3 octobre 1795 ; capitaine, 19 octobre 1797 ; chef d’escadron à titre provisoire, 16 août 1798 ; chef d’escadron, 17 mars 1799 ; chef de brigade (colonel), 18 juillet 1800 ; général de brigade, 24 décembre 1805.
Commandant de la 2e brigade de la division de cavalerie du 1er corps de la Grande Armée, juillet 1806 ; commandant de la brigade de cavalerie légère du 6e corps de la Grande Armée, 1806-1808 ; commandant de la brigade de cavalerie légère du 6e corps de l’armée d’Espagne, 1808-1809 ; baron de l’Empire (décret du 19 mars 1808) avec lettres patentes du 2 juillet 1809.
Campagnes : aux armées des Pyrénées-Orientales, d’Italie et d’Orient ; sur les côtes ; à la Grande Armée.
Récompenses : sabre d’honneur décerné par le Premier Consul pour avoir contenu l’attaque autrichienne pendant 7 heures à la tête de ses hommes lors de la bataille de Marengo, le 14 juin 1800. Chef de la 9e cohorte de l’ordre de la Légion d’honneur en 1804. Colonel-général des Suisses en 1807.
Décorations : Ordre de la Légion d’honneur : chevalier, 1803 ; grand-officier, 1804 ; grand-croix, 1805 ; commandeur de l’ordre de la Couronne de Fer, 1806. Ordres étrangers : grand-croix de l’ordre du Christ du Brésil, 1806 ; grand-croix de l’ordre de Saint-Henri de Saxe, 1807 ; chevalier de l’ordre de Saint-André de Russie, 1808.
L’artiste
Étienne-Hippolyte Maindron (1801-1884), sculpteur romantique élève de Pierre-Jean David d’Angers (1788-1856). Il participe à la réalisation du fronton du Panthéon. Admis au Salon en 1834 avec le Jeune berger piqué par un serpent, il connaît véritablement le succès au Salon de 1838 avec sa statue de Velléda. Maindron reçoit plusieurs commandes officielles sous le Second Empire, dont le Monument au duc de La Rochefoucauld, inauguré en 1861 mais détruit sous l’Occupation, en 1941.
L’œuvre
Le marbre de Maindron reprend directement un portrait en pied de la main du baron François Gérard (1770-1837), représentant le général Auguste-François-Marie de Colbert-Chabanais (1777-1809), en frac de général de brigade de cavalerie légère (Colbert était officier de chasseurs à cheval), avec l’écharpe de général de brigade enroulée autour de la taille, le sabre à l’orientale – très prisé des officiers de cavalerie légère à la suite de la campagne d’Égypte – attaché au côté. Le portrait, datant de 1809, est conservé au château de Versailles.
La statue, qui a subi de plein fouet les bombardements du Lycée militaire en 1944, est acéphale et fragmentaire mais on peut encore identifier les décorations ainsi que certains détails comme le ceinturon ou encore les passementeries, le sabre et la pose même du personnage, qui montrent combien Maindron s’est inspiré du tableau du baron Gérard, la peinture permettant de compléter les éléments manquants de la sculpture.
Sources et bibliographie
Archives :
- SHD, dossier d’Auguste-François-Marie de Colbert-Chabanais, général de brigade, baron d’Empire, 8 Yd 1033.
- Archives nationales, base Léonore, dossier du général de Colbert-Chabanais, LH/2782/80.
- Archives nationales, F/21/4872, dossier 47, statue du général Colbert.
Bibliographie :
- Vivant Denon, directeur des musées sous le Consulat et l’Empire : correspondance, 1802-1815, éd. établie par Marie-Anne Dupuy, Isabelle Le Masne de Chermont et Elaine Williamson, Paris, RMN, 1999 (2 vols.).
- LALOUETTE, Jacqueline, Un peuple de statues. La célébration sculptée des grands hommes (France 1801-2018), Paris, Mare & Martin, 2018.
- LAMI, Stanislas, Dictionnaire des sculpteurs de l’école française au XIXe siècle, Paris, Librairie Ancienne Honoré Champion, 1914, tome III, p. 376-381.
- MULLIÉ, Charles, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, Paris, Poignavant, 1852, tome II, p. 167-168.
- NAPOLÉON Ier, Correspondance publiée par ordre de l’Empereur Napoléon III, tome XX (1809-1810), Paris, 1858-1870.
- ROBINET DE CLÉRY, Adrien, « Les statues décapitées du pont de la Concorde », extrait de la Grande Revue de Paris et de Saint-Pétersbourg, Paris, Imprimerie d’E. Arrault, s. d.
- SIX, Georges, Dictionnaire biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de l’Empire, Paris, Gaston Saffroy, 2003.
- THOUMAS (général), Charles, Les trois Colbert, Paris, Berger-Levrault, 1893.
Référence Internet :
Auteur de la notice
- A. Nicolas
Fiche sur la statue du général Colbert
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