« Regarde ! »- England Forest #1 – Vieux tamarin des Hauts par l'artiste Tristan VYSKOC

Direction : Vulnerati / Publié le : 03 juin 2024

« Créer une forêt universelle. Universelle comme l’île où je suis né, où chacun peut se perdre, où chacun peut retrouver ses racines.» Tristan Vyskoc, peintre autodidacte, nous plonge dans un univers végétal et poétique qui nous montre que la nature est une inépuisable source d'inspiration. Son œuvre  «« Regarde ! » - England Forest #1 – Vieux tamarin des Hauts » sera vendue aux enchères le 12 juin prochain, dans le cadre de la 4e édition du dîner caritatif Vulnerati.

« Regarde ! »- England Forest #1 – Vieux tamarin des Hauts, par Tristan VYSKOC © Tristan VYSKOC

À propos de l'œuvre de Tristan Vyskoc

« Créer une forêt universelle. Universelle comme l’île où je suis né, où chacun peut se perdre, où chacun peut retrouver ses racines. Une forêt où je voyage dans les méandres de ma mémoire, de mon âme, de mes connexions neuronales.

Le 23 mars 1613, le pirate anglais Blackwell, à bord du Pearl, note dans son livre de bord : « L’île est toute boisée ; aussi l’ai-je dénommée England Forest ». Vous entrez dans une nouvelle forêt primaire, singulière, non encore défrichée. Un monde nouveau, dans l’inconscient d’un être vivant.

Mes plus beaux souvenirs sont des moments de forêts.

Bélouve, Bébour, la Roche Ecrite, la vallée de Takamaka ; ces forêts peuplées de Tamarins des Hauts, de Fougères arborescentes et enchantées par les sifflements des Merles Péi et des Tec-Tec. Une inspiration profonde.

J’aime me perdre dans ces immensités végétales. La vue se trouble, il n’y a plus de repères. Ressourçante, apaisante, elle peut aussi être mystérieuse, angoissante. La forêt est une source de reconnexion permanente à notre moi profond, à notre élan vital. Dans ma nuit de feu, j’ai vu des racines profondes qui me ramenaient sur terre.

Mes souvenirs dans les forêts de la Réunion arrivent par vagues.

La forêt enchante nos rêves d’enfants, par ses contes, ses fables jusqu’au jour où un professeur génial vous fait lire Psychanalyse des contes de fées de Bruno Bettelheim. J’y ai perdu une part d’insouciance. De la magie enchanteresse de cet univers fantasmagorique, il me restait l’image de l’Homme.

2 ans, 2 mois, 2 jours.

J’aimerais partir en pleine nature, trouver mon étang de Walden, vivre la vie du personnage d’Henry David Thoreau. Pas totalement coupé du monde mais en pleine harmonie avec la nature. Sentir le rythme des saisons, laisser s’écouler le temps, n’avoir que les contraintes des choses élémentaires. « La nature à chaque instant s’occupe de votre bien être. Elle n’a pas d’autre fin. Ne lui résistez pas ».

Arrêtons de nous mentir, arrêtons de mentir à la forêt. Elle est plus grande que nous, plus vieille que nous, elle nous survivra. Respectons ces grands arbres  qui sont le lien entre la terre et le ciel. A l’ombre de ces géants, j’aime me reposer, toucher le ciel des yeux. 

Un souvenir plus récent resurgit.

Au fond d’une ravine, dans un bois, en pleine nuit, dans ma course contre mon bruit, raisonne le rythme du Maloya. Granmèr Kal rode. Rites vaudou, magie noire, magie blanche. Les esprits de la forêt sont là et font le lien avec le monde invisible. Ce bois universel est le lien de nos civilisations. Des côtes désertes des Inuits aux forêts équatoriales les plus profondes, les hommes l’ont chargé d’utilité, de protection, de confort, de spiritualité. Ce lien entre les peuples doit être sauvegardé.

Si nous regardions la beauté du monde, nous serions moins tentés de le détruire. »

Tristan Vyskoc
https://vyskoc.com

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