Augustin Frison-Roche : une œuvre pour soutenir la cause des blessés de l’armée de Terre

Direction : Vulnerati / Publié le : 05 janvier 2024

À l’occasion du cocktail de lancement de l’événement Vulnerati 2023 qui s’est tenu le 16 janvier dernier à l’École militaire, l’œuvre du peintre et sculpteur Augustin Frison-Roche a été révélée.

Œuvre d'Augustin Frison-Roche, pièce maîtresse de la vente aux enchères

À l’heure bleue, l’alouette annonce la lumière de l’aube. Dressée vers le ciel, voit-elle la souffrance qui éclate sous ses ailes ? Que contemple l’homme sans armure, voûté au-dessus de la terre, si ce n’est sa meurtrissure éclaboussée au cœur, ou les coquelicots en fleur ?

Le rouge sang des tranchées recouvre la scène immémoriale : des soldats de France, soldats de l’idéal, s’abritent sous le heaume et sous le casque et l’on se demande, en considérant ce tableau, si ce n’est pas du Guesclin, brandissant son blason d’aigle bicéphale puis, ce chevalier des temps modernes arborant le bleu, blanc, rouge, s’il n'est pas un légionnaire sous pseudonyme ou un Français anonyme. Il y a, dans cet air mythique parce qu’intemporel, quelque chose de Montcalm, de Lannes, de Cendrars, de gueules cassées, des fils de la France éternelle et de Français par le sang versé, qui ont la tête tournée vers cette espérance qui chante la lueur du jour.

Œuvre d'Augustin Frison-Roche pour Vulnerati 2023

L’artiste ne néglige pas cependant les flèches et les ronces qui se resserrent autour de l’homme, puis prennent en otage son esprit et son âme par les coups et les fêlures qui ne se voient pas aux yeux du monde. Et malgré la douleur, l’homme se recueille devant cette fleur sanguine qui sonde son cœur. Lui viennent peut-être les vers tonnants d’Apollinaire en cette année 1916, comme l’obus trop près de sa tête souffla les sillons de Picardie : « Mais malgré leurs flèches sûres, / Mon corps est splendide toujours, / Car elles ont fleuri, mes blessures. »

Par Mélanie Courtemache-Dancause.


A la une