D’Artagnan est à la mode cette année : film, émissions TV etc… Nous célébrons en effet le 350^e anniversaire de la mort au combat du maréchal de camp d’Artagnan, brigadier du Roi, au siège de Maestricht le 25 juin 1673. Car celui qui reste pour la plupart d’entre nous un héros de roman, est avant tout un personnage historique de premier plan. Il s’appelait Charles de Batz de Castelmore et avait choisi le surnom de d’Artagnan pour se distinguer de ses nombreux parents qui servaient également le Roi de France. La littérature souligne sa qualité de mousquetaire à cheval mais notre héros a servi tout autant dans l’infanterie dans le prestigieux régiment des Gardes françaises. Homme de confiance de Louis XIV, il s’est vu confier les missions les plus délicates comme l’arrestation du surintendant Fouquet ou la répression de la révolte fiscale d’Aubenas en 1670. Les militaires seront amusés d’apprendre qu’il fut aussi le premier gouverneur militaire de Lille.

L’exposition propose de faire la part des choses entre histoire et légende, la première étant tout aussi palpitante que la seconde. Il est très difficile sinon impossible de rassembler des objets et des armes du 17^e siècle mais le visiteur pourra découvrir un mannequin représentant d’Artagnan et quelques fac-simile de documents portant sa signature et celle du Roi Soleil.
Il apprendra également ce qu’étaient les mousquetaires du Roi et quelles furent leurs valeurs : audace, panache, sens sacré de la mission, fraternité d’armes qui ne peuvent que séduire nos soldats d’aujourd’hui. L’exposition évoque aussi ce qu’était l’infanterie française à cette époque. Les soldats d’infanterie étaient mousquetaires (armés d’un lourd mousquet à mèche allumée et s’appuyant sur un pied nommé fourquine) ou piquiers (maniant une pique de plus de 4 mètres, permettant de se défendre contre les charges de la cavalerie). Cette époque fut celle de changements majeurs : l’abandon des piques au moment de l’apparition des baïonnettes, l’utilisation des premières grenades et l’adoption des premiers uniformes. Cette exposition est exposition didactique, abondamment illustrée et adaptée à tous les publics. Elle sera visible jusqu’en mai 2024. Les visiteurs pourront découvrir en même temps le contenu de la salle d’honneur de l’infanterie qui retrace l’histoire de cette arme sur cinq siècles d’existence.