Le général de brigade Paul Gèze

 "Au moment où je reçois le commandement de l'école de spécialisation de l'outre-mer et de l'étranger et me vois confier la responsabilité de Père de l'arme des Troupes de marine, je ne peux m'empêcher de penser à tous ceux qui, il y a 80 ans, s'élançaient des plages de Normandie et de Provence aux côtés des unités alliées pour affronter l'ennemi. Au sein notamment de la 2e DB du général Leclerc ou de la 9eDIC du général Magnan, les bigors, sapeur de marine et marsouins, par leurs actions héroïques, allaient jouer un rôle déterminant dans la libération de l'Europe au prix de très nombreuses vies. Leur engagement m'oblige. Je ressens une émotion profonde en m'inclinant devant tous les drapeaux et étendards de notre Arme. Je lis sur leur soie la somme des sacrifices dont ils ont été témoins, je m'enorgueillis de leurs victoires et je suis intimement confiant dans la jeunesse qui sert aujourd'hui sous leurs plis. Je pense tout particulièrement à nos blessés à qui j'adresse, ainsi qu'à leurs familles, toute mon affection et mon soutien. 

Je suis très reconnaissant envers le général Vidal qui a mené pendant deux ans une politique vigoureuse et déterminée pour que l'EMSOME, apportant son expertise unique et de plus nécessaire, conserve toute sa place dans cette armée de Terre de combat. Il a porté haut l'image de notre Arme.

Je suis très heureux de retrouver nos aînés au travers des nombreuses amicales  et tout particulièrement l'équipe de la FNAOM-ACTDM autour du général de corps d'armée Bonnet à qui j'adresse ma profonde reconnaissance. A n'en pas douter, nos relations continuerons de s'exprimer avec toujours autant de bienveillance et de respect mutuel pour le plus grand service de notre Arme.

Je n'oublie pas, bien sûr l'association des amis du musée des Troupes de marine qui œuvre sous l'énergique impulsion du colonel Dutartre, en appui de notre conservateur, le lieutenant-colonel de Laborie, pour que notre musée, entièrement rénové, continue de se développer et de s'ouvrir à des nouveaux publics. Je les remercie tous pour leur implication et leur dynamisme.

Grâce à tous ces bénévoles, grâce à leur engagement personnel de chaque bigor, de chaque marsouin, de chaque sapeur de marine, notre Arme continue de se maintenir au plus haut niveau, tant en termes de savoir-faire, de rigueur, que d'esprit. Il nous appartient, à tous, les aînés comme les plus jeunes, d'afficher e t de cultiver nos valeurs d'ouverture, de curiosité, de cran, d'énergie et d'initiative. Mais surtout et peut-être même avant tout, de considération pour nos chefs, nos pairs et nos subordonnés. Cette considération est et doit rester le moteur de toute notre action. C'est elle qui donne ce supplément d'âme à notre métier. C'est elle qui, un jour peut-être, et il faut s'y préparer quotidiennement; nous fera sortir de la tranchée pour monter à l'assaut.

Les temps incertains qui sont devant nous ne doivent pas nous paralyser. Au contraire, parce que nous sommes Troupes de marine, nous avons le devoir d'être prêts techniquement, tactiquement et plus encore psychologiquement pour que nos chefs, et l'armée de Terre en particulier, sachent pouvoir compter sur nous. N'oublions pas notre unique objectif. Nos entraînement, notre institution, nos rassemblements, nos chants, notre camaraderie, tout doit concourir à cela.