Présentation

Les conflits armés contemporains se caractérisent par le rôle crucial des fonctions de commandement et de contrôle (C2). Présentés comme des facteurs décisifs de supériorité opérationnelles en raison de leur importance cruciale de coordination voire de synchronisation, celles-ci sont également de plus en plus vulnérables aux procédés d’interception, de brouillage ou de déni. La guerre en Ukraine autant que les opérations menées en théâtre extérieur dans le cadre de la stabilisation, de la contre-insurrection ou du contre-terrorisme mettent en lumière les enjeux opérationnels et tactiques, mais aussi organisationnels que présente le C2 : organisation du commandement, structuration des états-majors, interopérabilité, survivabilité, transparence, doctrine d’emploi en contexte « multi-milieux/multi-champs » (M2MC), etc.

Ces enjeux doivent se comprendre en regard des évolutions technologiques dans le domaine de l’information et de la communication qui se jouent dans le processus de numérisation. Caractérisée par l’imprégnation croissante du numérique dans le tissu social, politique et économique, la numérisation se traduit par une série d’innovations, par la diffusion d’outils, de dispositifs et de pratiques : numérisation « de l’espace de bataille », multiplication des capteurs, intelligences artificielles, convergence des champs cyber, informationnel et électro-magnétique, etc. Ce processus induit donc des changements significatifs pour la conduite des opérations militaires et les conditions d’exercice de la force armée.

Le C2 est donc au cœur de mutations majeures de la conflictualité armée, particulièrement dans leur dimension sociale et politique. On peut ainsi mettre en avant la complexification croissante de la conduite des opérations (passage du cadre interarmes aux formats interarmées, interministériels, interalliés et multi-milieux ; synchronisation et substituabilité des effets ; pertinence du « terrain humain » ; urbanisation du champ de bataille ; brouillage et réassemblage des catégories civiles et militaires, etc.), la diffusion et l’égalisation des capacités à double usage (rôle du smartphone comme agrégateur ; juxtaposition des infrastructures de communication civiles et militaires, etc.) ; le rôle de l’information sur le champ de bataille et dans la cinématique des conflits armés comme des opérations militaires, la désynchronisation croissante enfin entre les préférences organisationnelles pour des opérations rapides et décisives (vitesse) et l’arythmie des guerres régulières comme irrégulières.

Inscriptions

L'inscription à cette journée d'étude est gratuite mais obligatoire pour des raisons organisationnelles (voir le lien ci-dessus)