Les futures victoires de l’armée de Terre seront vertes ! De « l’écologie de combat » au combat écologique

L'écologie, dans sa réalité comme dans sa perception, dans ses enjeux comme dans les recherches technologiques qui en découlent, concerne directement et à plusieurs titres l’armée de Terre.

Opération Barkhane, MALVERN 4, août 2020 © Frédéric THOUVENOT/EMA

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Ce document ne constitue pas une position officielle de l’armée de Terre.

Les futures victoires de l’armée de Terre seront vertes ! De « l’écologie de combat » au combat écologique

Mis à jour : 17 mars 2022

 

Par : Alexandra Nicolas, rédactrice au pôle études et prospective (PEP).

 

Par ailleurs, la recherche de solutions technologiques écologiques comme la motorisation hybride, en permettant de réduire tout à la fois l’empreinte énergétique et les besoins logistiques, peut s’avérer source de supériorité tactique par la furtivité qu’elle engendre. Le défi environnemental et climatique encourage également les forces terrestres à approfondir leur réversibilité, en alternant aisément entre usage de la haute technologie et fonctionnement rustique. Outre l’adaptabilité permanente qu’exige le brouillard de la guerre – lequel se complexifie encore avec le fait climatique –, s’extraire de la dépendance aux outils numériques et matériels de pointe permet d’éviter le dilemme de la faiblesse de la puissance.

Au-delà, c’est l’engagement même de l’armée de Terre qui peut découler des enjeux environne- mentaux : les changements climatiques sont ainsi de nature à provoquer des déplacements de population sources potentielles de crises et d’affrontements, mais aussi, sur le sol national comme à l’international, des incidents naturels (tsunami, tremblements de terre, etc.) ou technologiques (incidents type SEVESO) majeurs pouvant nécessiter l’emploi de moyens militaires logistiques ou spécifiques.

Enfin, l’enjeu environnemental constitue un enjeu réputationnel décisif, en cela que l’argument de la négligence est utilisable à loisir dans le champ des perceptions. Arguer de la pollution d’une armée ou d’un État peut être un moyen pertinent pour la/le décrédibiliser auprès des opinions publiques, tant nationale qu’étrangères. Au contraire, l’institution militaire peut jouir d’une meilleure image dans la société si elle montre que son action prend en compte la détérioration du climat et de la nature. Tel est le défi des missions de protection de la biodiversité et des missions post-catastrophes, à la faveur desquelles les armées peuvent se départir de leur nature destructrice pour se donner à voir comme éminemment protectrices.

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