Le Tarn-et-Garonne, un département marqué par la Résistance

Si le département du Tarn-et-Garonne n’a pas été le théâtre d’évènements d'ampleur internationale, à l'image des plages normandes, il n’en reste pas moins un territoire marqué par les affres de la guerre.

Des résistants individuels de la première heure, aux groupes d’hommes et de femmes engagés dans les maquis et les mouvements de la Résistance, tous ont laissé une trace indélébile dans l’histoire de ce département. Les nombreuses plaques, stèles et monuments érigés à leur mémoire sont autant de témoignages de leurs actions et sacrifices.

Des premiers mouvements et actes de résistance menés par le Lieutenant-colonel Normand et les hommes du camp de Caylus - dissimulant armes, essence et munitions -, aux actions de résistance des membres de l’Armée Secrète, rassemblant les mouvements Combat, Libération-Sud et Franc-Tireur - ou de la Phalange Anti-nazie portée par Louis Sabatié, pour ne citer qu’eux, la résistance, dans la département, a payé un lourd tribut.

Occupé par 50 cantonnements allemands sans compter la présence de la Das Reich, le Tarn-et-Garonne n’a pas été épargné par les exactions allemandes. La répression qu’elle soit individuelle, comme celle d’André Etcheverlepo, membre du mouvement ‘’Libérer Fédérer’’, ou collective, avec les attaques des maquis d’Ornano, de Cabertat, l’exécution de civils et résistants à Dunes le 23 juin 1944 et à Montauban le 23 juillet 1944, a été particulièrement forte. 

Transmettre l’Histoire et perpétuer le souvenir

Pour ne pas oublier le combat mené par la Résistance, l'horreur des exactions allemandes et de la déportation, des collectivités, institutions et associations ont choisi de perpétuer le souvenir de ces acteurs de l’ombre et de transmettre leur histoire aux générations futures.

C’est ainsi que le Musée de la Résistance et du Combattant de Montauban œuvre, par le biais de ses expositions, ses animations et ateliers pédagogiques au devoir de mémoire. Le musée dont la responsable, Mme Laurence Héritier, est réserviste citoyenne de défense et de sécurité de l’armée de Terre auprès de la Délégation militaire départementale 82 (DMD 82), reçoit ainsi environ 2 000 élèves par an (dont ceux des Classes Défense) lors de divers ateliers pédagogiques et expositions. 

Cette année, pour commémorer le 80^ème anniversaire, le musée a voulu rendre hommage à la Résistance et à ses actions en proposant une exposition immersive intitulée ‘’La Résistance en voie de libération’’. Les visiteurs découvrent au fur et à mesure des espaces, la Résistance civile et armée, leurs différentes missions, les maquis du département et le rôle des résistants.            

Un engagement citoyen au service de l’Histoire

Plus tôt, au cours du mois de juin, le musée a organisé, en partenariat avec des associations de reconstitutions historiques, un campement sur le thème de la Seconde Guerre mondiale. Lors de ces journées, les réservistes citoyens de la DMD 82 apportent leur concours en accueillant le public et les scolaires venus nombreux. C’est ainsi qu’environ 1 800 visiteurs ont pu découvrir une page de l’histoire locale.

Depuis de nombreuses années, des associations œuvrent ainsi pour entretenir ou réhabiliter des lieux de résistance dans le Tarn-et-Garonne comme le maquis de Lavit, le maquis de Cabertat ou le maquis d’Ornano.

Le maquis d’Ornano : un haut lieu de mémoire

Créé le 23 août 1943, installé sur les hauteurs des gorges de l’Aveyron, le maquis d’Ornano, premier maquis de l’Armée Secrète, regroupe de jeunes résistants. Il occupe divers cantonnements entre les communes de Penne, Cazals et Saint Antonin. Sa mission est de recruter et de réceptionner les parachutages en lien avec le S.A.P (Service Atterrissages et Parachutages). 

Le 21 mars 1944, 2 colonnes allemandes prennent en tenaille le maquis installé au lieu-dit la Bouriette.
6 hommes seront pris et exécutés. 35 réussiront à se disperser et à rejoindre d’autres maquis.

Le 23 mars 2024, soit 80 ans après les faits, l’amicale du maquis d’Ornano a inauguré des panneaux historiés sur les maquisards ainsi qu'une stèle au lieu-dit ‘’Volcan’’, terrain de parachutage homologué par Londres, en présence d'autorités militaires et civiles, de jeunes des classes de Défense et d’un public nombreux.

Des associations de reconstitutions historiques associées à cet événement ont apporté une note pédagogique avec l’exposition de matériel authentique et la reconstitution d’un campement de maquisard à la ferme de la Bouriette. Après un important travail de préparation (nettoyage, aménagement voirie…), ce lieu de  mémoire est maintenant accessible par tous et pour tous.

Afin de faire découvrir ce lieu au plus grand nombre de visiteurs, un parcours de randonnée dans le cadre du tourisme mémoriel a été intégré à partir de la commune de Saint-Antonin-Noble-Val.

Une mémoire à entretenir pour les générations future

Si les commémorations nationales ont mis en lumière le travail colossal accompli par les résistants et les sacrifices qu’ils ont consentis, il nous appartient désormais de préserver leur mémoire. Cela passe par la transmission de leur histoire aux générations futures et par la valorisation des lieux marqués par leur lutte, tels que le maquis d’Ornano. Grâce à des initiatives comme l’inauguration de stèles, les expositions immersives et la création de parcours de randonnée mémoriels, le souvenir de ces héros de l’ombre continue de vivre.