Publication : juillet 2021.

Dans un monde où les menaces sont protéiformes et où le spectre de la guerre resurgit sans qu’il soit possible de l’anticiper, l’armée de Terre entend réfléchir sur la notion d’imprévisibilité. Dépassant l’aspect négatif «  d’imprévu inéluctable » qui lui est souvent attaché, l’imprévisibilité s’entend ici comme une ambition collective. C’est-à-dire la volonté de maîtriser l’imprévisibilité au détriment de l’ennemi dans des engagements pouvant aller jusqu’à la haute intensité.

Dans un environnement technologique en constante évolution rendant le champ de bataille de plus en plus lisible, les forces terrestres ambitionnent ainsi de dissiper à leur profit le « brouillard de la guerre »et de l’entretenir chez leur adversaire.

Dans la manœuvre aéroterrestre, l’imprévisibilité de nos forces doit correspondre . une prise d’ascendant dans l’espace physique, les champs

immatériels et dans le champ des perceptions. Augmentant la liberté d’action du chef tactique, elle s’affirmera comme un facteur de succès limitant la liberté d’action du chef adverse en le saturant de dilemmes.

Elle pose deux questions en première approche :

- comment se prémunir de l’imprévisibilité des différentes menaces et risques ?

- comment créer les conditions de l’imprévisibilité vis-à-vis de l’adversaire ?

La première table ronde a défini le concept d’imprévisibilité (conditions, caractéristiques, principes) et ses conséquences ainsi que ses champs

d’application en s’appuyant sur des exemples ou manifestations concrètes (exemples historiques). Les intervenants se sont interrogés sur sa contribution au succès tactique en tant que génératrice de la liberté d’action. Enfin, ils se sont posés la question de l’établir comme un nouveau facteur de supériorité opérationnelle ou un principe complémentaire parmi les principes de la guerre.

La seconde table ronde a permis de préciser les effets matériels et immatériels qui concourent à l’imprévisibilité (surprise, sidération, déception, intoxication…) et les moyens de se prémunir de l’imprévisibilité et de « challenger » les processus décisionnels adverses. Les intervenants se sont interrogés sur la façon de former et d’entraîner les chefs pour s’approprier l’imprévisibilité. Ils se sont demandés également comment y intégrer nos alliés et nos partenaires.