Mon général, pourriez-vous nous présenter l’école et ses ambitions ?

Héritière de l’école d’application du Train, créée à Tours en 1945, l’ETLOs est implantée à Bourges depuis 2009. Elle est chargée de former les cadres des domaines mouvement-ravitaillement et soutien du combattant, les logisticiens et achemineurs des armées et services. Elle assure également une grande partie de la formation à la conduite militaire. Avec un volume de 14 000 stagiaires par an, elle est un pôle majeur de formation des armées. 

Disposant d’une direction des études et de la prospective, elle propose une ingénierie de formation actualisée en permanence en fonction des besoins des employeurs interarmes et interarmées et du retour d’expériences des opérations et conflits récents ou actuels.

Maison-mère de l’arme du Train, hébergeant le musée de l’Arme et s’appuyant sur une belle profondeur historique, elle est aussi fortement engagée dans l’acquisition et la préservation de l’ADN « Tringlot », impliquant autonomie, initiative, capacité de décision et de manœuvre pour remplir une mission dont la noblesse est d’être au service des autres. 

Notre devise : par l’exemple le cœur et la raison !

Comment l’ETLO s’inscrit-elle dans le modèle de transformation de l’armée de Terre ?

L’arme du Train est par essence, l’arme du MOUVEMENT. C’est une arme de soutien (logistique) mais surtout d’appuis (mouvement, mobilité des blindés). Les transformations induites par l’armée de Terre de combat tendent à renforcer encore un peu plus cette réalité. L’étude attentive des menaces mais aussi des retours d’expériences des combats, en Ukraine notamment, a amené l’ETLO à repenser fondamentalement ses priorités d’enseignement à tous les niveaux. 

Ainsi l’Ecole, sans négliger l’escorte des convois et leur sûreté directe, a placé désormais une priorité sur les missions plus classiques du Train, de type Centre-Europe, haute-intensité, impliquant des actions d’ensemble coordonnées, un retour à la manœuvre, davantage de dispersion et d’autonomie, avec des flux qui se massifient dans tous les domaines. 

L’ETLO participe aussi à la réorganisation du dispositif d’instruction élémentaire de conduite en redonnant des capacités aux brigades interarmes et spécialisées, tout en conservant une partie de la formation et en assurant le pilotage de la filière.

Enfin l’école est pleinement ouverte à l’international, accueillant une vingtaine de stagiaires étrangers par an à Bourges et formant plus de 80 stagiaires à l’étranger dans le cadre des partenariats.

Un mot sur la formation des cadres ?

Acteurs de l’appui mouvement comme du soutien des forces, les jeunes cadres sont régulièrement mis en situation afin de développer leurs qualités d’appréciation, de décision et leur force morale (héritage, aguerrissement). Outre les savoir-faire liés à l’accomplissement de la mission, l’accent est mis sur la responsabilisation vis-à-vis de leur propre formation et sur le savoir-être attendu d’un cadre éducateur, formateur et entraineur de ses hommes. Il est clair que l’ETLO forme avant tout des officiers et des officiers qui sont des chefs tactiques plus que des techniciens. Le triptyque retenu : théorie, simulation, mises en situation avec l’appui des unités de la B-LOG. Parmi les nouveautés de ces dernières années : le retour de la moto dans la formation tactique, technique et morale des jeunes officiers.

L’école contribue par ailleurs, via son volet logistique opérationnelle, à la formation des officiers logisticiens de l’armée de Terre, du GTIA au corps d’armée. La logistique étant interarmées aux niveaux opératif et stratégique, elle forme également l’ensemble des officiers logisticiens des armées, directions et services opérant dans un poste de commandement interarmées de théâtre, un état-major opérationnel d’armées ou en administration centrale. Creuset de la formation des cadres chargés de la conception et de la conduite de la logistique interarmées, dans un environnement national ou interalliés, l’ETLO participe ainsi au rayonnement de l’armée de Terre.