L'histoire du 1er RCA

Le 1er RCA a été créé par ordonnance royale le 17 novembre 1831. Son décret d’organisation date du 1er mars 1832. Il compte à cette époque 4 escadrons à cheval provenant d’une part du Régiment de Chasseurs Algériens et d’autre part d'unités métropolitaines et de Légion Etrangère. Cette date marque le début d’une période longue de 130 années, durant laquelle le 1er RCA sera de tous les combats, sur tous les théâtres où les troupes de la Monarchie, de l’Empire ou de la République seront engagées.

Défilé du 14 juillet 1939 à Rabat (Maroc) © Archives 1RCA

1939-07-14 Rabat 1ESC du 1RCA - AMC 34 Renault YR N° 84.246 ET 84.241 avec le colonel RICKLIN

Créé le 1er mars 1832, le 1er régiment de chasseurs d’Afrique a inscrit sur son Etendard les victoires suivantes :

ISLY 1844
BALAKLAVA 1854
SOLFERINO 1859
SAN PABLO DEL MONTE 1863
EXTREME ORIENT 1884 - 1885
MADAGASCAR 1895
MAROC 1907 – 1908 - 1934
FLANDRES 1914
USKUB 1918
MONTBELIARD 1944
TÜBINGEN 1945

Le régiment est décoré de la Légion d’Honneur, de la Croix de Guerre de 1914-1918 et de la Croix de Guerre 1940-1945, avec une citation à l’ordre de l’Armée.

Dissous en 1963, il est recréé le 1er janvier 1998 à CANJUERS où il reprend les missions de formation et de contrôle des unités blindées et antichar.

Toujours en tête, le 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique n’a jamais failli à sa devise : UBIQUE PRIMUS – PARTOUT PREMIER

Isly 1844

En 1843, l'Algérie est toujours en pleine  agitation.

L'émir des Hachem, Abd-el-Kader  a  réussi à fédérer autour de lui certaines tribus rebelles et menace chaque jour  un  peu  plus l'autorité coloniale.

Le 13 août 1844, le Régiment participe aux combats sur la rivière Isly contre l'émir soutenu désormais par le sultan du Maroc.

Seuls deux escadrons du régiment participent d’abord à une fructueuse razzia dans la région de Sebdou, puis rejoignent à marches forcées Lalla Marnia.

La rencontre, décisive pour l’avenir de la colonie, a lieu le long de la rivière Isly le 14 août 1844. Mais les deux escadrons réduits à 140 cavaliers, ne purent obtenir la place de bataille qui leur revenait de droit.

Le Régiment ne peut pas renouveler sa charge des Cinq Cyprès du 31 décembre 1839 dans la Mitidja le long de l'Oued-el-Kébir, où 400 cavaliers sous les ordres du Colonel Le Pays de Bourjolly bousculent par trois fois les Hadjoutes qui s’enfuient en abandonnant sur le terrain trois drapeaux et un canon.

En ce 14 aout 1844 à ISLY ils n’en soutinrent pas moins la réputation du régiment.

Balaklava 1854

En 1854, la guerre éclate en Crimée. Napoléon III, qui règne depuis 1852, engage la France aux cotés des anglais et des turcs. Quatre escadrons du Régiment participent aux combats. Durant cette guerre de siège, où l'infanterie et l'artillerie dominent le champ de bataille, le 1er R.C.A parvient tout de même à participer à une glorieuse page d'histoire.

Le 25 octobre 1854, à BALAKLAVA, alors que la célèbre Brigade de cavalerie légère anglaise de Lord Cardigan est en grande difficulté face aux cosaques et à l'artillerie russe, le Régiment charge en compagnie du 4e R.C.A pour la dégager. Repoussant les attaques pressantes des russes, les chasseurs d'Afrique renversent l'artillerie légère ennemie et couvrent la retraite des cavaliers britanniques.

Cette campagne voit le commandement citer en exemple, à plusieurs reprises, la remarquable mobilité et l'esprit d'initiative des personnels du Régiment.

Solferino 1859

Dans sa lutte contre l’empire autrichien, la France impériale décide de soutenir le mouvement d’indépendance des nationalistes italiens. L’Armée d’Afrique renforce les divisions métropolitaines. Débarquée le 13 mai 1859 à Gênes, une partie du régiment est présente aux côtés des Piémontais, dès le 15, aux combats victorieux de Montebello.

Poursuivant sa marche, l’armée franco-sarde traverse fin juin 1859 la Lombardie et retrouve les Autrichiens derrière le Mincio près de Solferino où la bataille s’engage.

La Division de cavalerie Desvaux, dont fait partie le 1er régiment de chasseurs d’Afrique, doit relier les corps d’infanterie du général de MacMahon et du général Niel, trop étirés.

Le général Desvaux, inquiet face aux renforts autrichiens de plus en plus nombreux donne l’ordre de charger. La division, formée sur deux lignes, 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique et 5e Régiment de Hussards en tête, s’élance vers la cavalerie autrichienne. Celle-ci n’attend pas le choc et s’écarte soudain, démasquant des batteries d’obusiers et de fuséens ainsi qu’une longue ligne d’infanterie formée en plusieurs carrés. Le chef de la division donne l’ordre de se précipiter sur ces carrés. Cet ordre est immédiatement exécuté avec le plus magnifique enthousiasme.

Le premier carré est rompu mais les suivants, protégés par de petits bosquets et fossés, ne se défont pas, et les cavaliers et chevaux du 1er Chasseurs d’Afrique se précipitent sur les baïonnettes ennemies. La division Desvaux se reforme alors face aux autrichiens qui n’attendent pas le deuxième assaut. Effrayés par cette charge fougueuse, l’ennemi disparaît rapidement dans les jardins de Guidizzolo.

A cet instant, un violent orage éclate, obscurcissant les cieux. La division reste en place dans l’attente de l’éclaircie. Lorsque le soleil reparaît, le 1er RCA peut alors constater ses pertes et enterrer ses morts : 4 officiers et 24 hommes tués, 7 officiers et 77 hommes blessés, 18 disparus, de nombreux chevaux tués ou blessés.

Chaque officier, chaque chasseur a vaillamment payé de sa personne et a prouvé qu’il était prêt à se sacrifier pour son pays et la gloire de son régiment.

San Pablo del Monte 1863

Le 25 juillet 1861, la France de Napoléon III rompt ses relations diplomatiques avec la République Mexicaine qui ne paie plus ses dettes étrangères. Un corps expéditionnaire a la mission de saisir en gage les villes de la côte.

Pendant le siège de Puebla, la nécessité de renforts s’affirme. Le 1er et le 6ème escadron du 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique sont alors dépêchés sur le théâtre d’opération en juillet 1862.

Là-bas, la cavalerie a pour rôle d’assurer la sécurité des arrières dans un pays plongé en pleine insurrection, s’opposant aux renforts de l’armée Mexicaine se dirigeant vers Puebla.

Le 30 avril 1863 a lieu le combat de Camerone où les légionnaires donnent leur vie pour immobiliser un fort parti mexicain qui menace un convoi de ravitaillement au profit des troupes françaises qui assiègent Puebla.

Le 5 mai 1863, le 6ème escadron du Capitaine Montarby, comptant une centaine de cavaliers, se retrouve, au cours d’une reconnaissance, devant un fort parti ennemi d’environ 1 000 hommes, en face du village de San Pablo del Monte.

Sans hésiter une seconde, les chasseurs s’élancent à la charge des mexicains. Au cours de l’affrontement, le cavalier Imbert abat d’un coup de sabre l’officier porte-étendard. Le chasseur Bordes met pied à terre et s’empare de l’étendard finement brodé du 1er régiment de lanciers de Durango. Ce succès est chèrement payé par la mort du commandant de Foucault et de six sous-officiers, brigadiers ou chasseurs. Les capitaines Montarby et Micart sont blessés, le sous-lieutenant de James a reçu neuf coups de lance. Mais l’escadron a mis en déroute un régiment de lanciers mexicains appuyé par de l’infanterie.

Notre étendard plus que jamais glorieux par ces heures, est décoré avec émotion et hommage de la croix de la Légion d’Honneur.

Aujourd’hui encore, le 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique, héros de la bataille de San Pablo del Monte, est le seul régiment de cavalerie à arborer avec fierté cette distinction.

Extrême-Orient 1884-1885

La participation du 1er Chasseur d'Afrique à cette expédition se limite d'abord à deux pelotons, mais les fatigues du climat et de la campagne vont nécessiter l'envoi de constantes relèves pendant trois ans, puis le détachement sera porté à l'effectif d'un escadron en août 1885.

Le 20 novembre 1883 un détachement du 1er RCA, 4 officiers, 52 hommes et 50 chevaux quitte Alger et débarque à Haiphong le 22 janvier 1884. Il gagne Bac-Ninh où il assure d'abord les missions de liaison sur le Canal des Rapides, et de reconnaissance sur Lang-Son et Tuyen-Quang.

En avril 1884, les chasseurs participent au siège de Hang-Hoa comme escorte.

Début juin ils servent d'avant-garde à la colonne Dugenne qui va occuper Lang-Son.

Le 23 juin 1884, dans les défilés de Bac Lé, le régiment se heurte aux premiers éléments de l'armée chinoise, alors qu'on cherche à traverser une rivière. Un brigadier et deux hommes de pointe franchissent un gué, mais, s'étant engagés dans un défilé ils reçoivent un feu de salve d'environ 200 fusils. Le brigadier Salles est blessé à la hanche. Le chasseur Bosse reçoit une balle dans l’œil.

Le 24, le feu de l'ennemi reprend avec une nouvelle intensité. Le lieutenant-colonel Dugenne ordonne la retraite sur Bac Lé. Deux pelotons au galop à l'arrière-garde chargent sur leurs chevaux et emportent les blessés que les porteurs coolies effrayés ont abandonnés.

Le détachement rejoint ensuite Hanoï., Il ne reste qu'un cheval des 50 amenés de Blida. Les autres sont morts des suites des fatigues excessives qu'ils ont eues à supporter.

En janvier et février 1885, les chasseurs participent à la deuxième expédition contre Lang-Son dans la colonne du général Brière de Lisle, allant jusqu'à That-Ké, sur la frontière chinoise.

Le 4 avril 1885 la convention signée à Paris avec la Chine marque l’arrêt des opérations. Un détachement de chasseurs est maintenu au Tonkin comme escorte de la commission de délimitation de la frontière. Le reste du régiment retrouve Alger le 23 juin 1886.

Madagascar 1895

Le 2e escadron du 1er Régiment de Chasseurs d'Afrique est la seule troupe de cavalerie ayant participé à cette expédition.

9 officiers, 10 sous-officiers, 134 chasseurs et 152 chevaux embarquent le 9 avril et arrivent à Majunga le 2 mai 1895 au nord-ouest de l’île.

Les armes et les munitions, embarquées en France, ont été malencontreusement placées à fond de cale. Il faut attendre la fin du déchargement du navire pour les récupérer.

Aucune opposition ne s'étant encore manifestée, ils assurent l’escorte des convois et au bout d'un mois de marches épuisantes atteignent péniblement Suberbieville.

Ils gagnent ensuite les plateaux de l'intérieur. Dans cette région le climat est meilleur et les troupes se remettent de leurs épreuves.

Quelques coups de feu sont échangés au passage de la Betsiboka, qui coule au nord de Tatanarive.

Dans diverses escarmouches les chasseurs combattent à pied ; les broussailles empêchent toute progression à cheval et les Hovas décrochent rapidement dans un terrain extrêmement coupé et mal praticable.

Les hommes sont pris de fièvres dans les plaines infestées de moustiques. Le 30 juillet 1895 le commandant en chef, voyant fondre ses troupes par suite des maladies, décide de hâter la marche sur Tatanarive, au centre de l’île. Il constitue une colonne légère qui s'élance sur Andriba, précédée d’un demi-escadron de chasseurs.

Les Hovas y procèdent à un simulacre de défense, mais disparaissent le lendemain sans que la cavalerie puisse les rattraper.

La poursuite se continue sans interruption pendant 15 jours, jusqu'à Tananarive, que les Français peuvent occuper le 30 septembre 1895 après un court bombardement.

L’escadron revient ensuite à Majunga, ayant perdu 40 hommes par maladie, soit le tiers de son effectif.

Maroc 1907-1908-1934

Les massacres d’européens au Maroc, en 1907, poussent le gouvernement à l’envoi d’un corps expéditionnaire pour rétablir le calme et l’autorité coloniale. Un escadron, débarque à CASABLANCA le 10 août 1907, les autres le rejoignent au fil des campagnes. Les Chasseurs remplissent leurs missions habituelles de reconnaissance et de protection, mais de plus en plus souvent, ils doivent s’engager à pied pour combattre. Le temps des grandes charges mythiques semble bel et bien révolu. Durant les campagnes de 1907, 1909 et 1911 les différents éléments du régiment participent à de nombreux combats : TADDERT, SETTAT, RFAKHAS ainsi qu’à la prise de MARRAKECH. Les combats au Maroc dureront, en diminuant peu à peu d’intensité, jusqu'à l’embrasement de l’Europe en 1914.

En 1933, après trois ans et demi dans les Balkans, le régiment retrouve l’Afrique du Nord, puisque sa nouvelle implantation est RABAT. L’entre-deux-guerres est une des rares périodes relativement calme pour les Chasseurs, qui peuvent ainsi profiter de la vie de garnison. Mais c’est surtout l’époque de l’abandon des chevaux, remplacés par des automitrailleuses (AM) Berliet et White-Laffly. Le 1er RCA devient alors le premier régiment de Cavalerie entièrement doté de blindés. C’est de cette époque que date l’insigne du régiment, emprunté à l’un des trois groupes indépendants d’AM qui le rejoignent. Dotés de leurs nouvelles montures, les Chasseurs d’Afrique participent à la sécurité des puits et des pistes du Sud marocain, patrouillant sans relâche, poussant même parfois jusqu’en Mauritanie. Le régiment détache des éléments jusqu’au niveau du peloton pour tenir des postes, parfois très éloignés des PC. Ainsi des pelotons travaillent en isolés, à AKKA, AIN BEN TILI, TATA et GOULIMINE pour soutenir les postes des affaires indigènes.

Flandres 1914

A la déclaration de guerre le 03 août 1914, l’état-major du régiment est à Rabat. Ses 5 escadrons sont à Fèz, Meknès, Casablanca, Marrakech et Rabat. Deux escadrons quittent Casablanca dès le 12 août 1914, débarquent à Sète, et prennent le train jusqu’à Juvisy.

Le 31 août, ils sont groupés avec deux autres escadrons du 2e RCA et forment à Antony le 1er régiment de marche d’Afrique, sous les ordres du colonel Andrieu.

Le régiment traverse Paris à cheval le 3 septembre 1914 et pousse des reconnaissances par le Bourget sur Luzarches.

Il est engagé pendant la bataille de la Marne et s’y comporte brillamment, occupant un village sous la fusillade, sabrant des postes allemands, tenant un pont malgré le feu nourri.

Dans la poursuite qui suit la bataille, le régiment éclaire sa division sur Lizy-sur-Ourcq, Crouy, la Ferté Milon.

Le 11 septembre, un escadron refoule un détachement allemand de cavaliers et de cyclistes.

Pendant la course à la mer, il passe à l’armée Castelnau. Embarqué à Compiègne, il débarque à Doullens le 5 octobre puis se dirige sur la frontière belge. Début novembre, il participe aux opérations autour du village de Messines, perdant quinze tués et trente blessés.

Jusqu’en avril 1915, il cantonne à Averdoingt et prend le service des tranchées dans la région de Roclincourt.

Entre temps, deux escadrons partis tardivement du Maroc et d’abord affectés à d’autres corps le rejoignent et reforment le 1er Chasseurs d’Afrique, à 4 escadrons.

En 1915, le régiment assure le service des tranchées au Labyrinthe, près de Souchez.

Uskub 1918

Après la 4e année de guerre, le front occidental s'est stabilisé.

Le haut commandement allié, la France et la Grande Bretagne, décident alors d'ouvrir un deuxième théâtre d'opérations pour prendre à revers les empires centraux. Une offensive est préparée à travers la Macédoine.

Dans le cadre de l'offensive, l'Armée Française d'Orient s'unit à l'Armée Serbe pour affronter l'Armée Bulgare. Les cavaliers du 1er Régiment de Chasseurs d'Afrique multiplient les raids et les manœuvres de débordement. Harassées, les résistances ennemies tombent. Les Chasseurs d'Afrique, en tête de la brigade Jouinot-Gambetta, s'engagent dans une marche forcée. Pendant deux jours sous une chaleur torride, à travers des sentiers à peine tracés et inexistants sur les cartes, ils graviront la montagne. Ils seront constamment soumis à la pression d'une population farouche et hostile.

Le 28 septembre 1918, à l'aube, malgré la fatigue des hommes et des chevaux, la brigade s'engage.

L'escadron de tête attaque un camp bulgare et subit de lourdes pertes. Il est dégagé par deux autres escadrons, dans une charge au sabre et après une poursuite sur un terrain particulièrement difficile. Le lendemain, Uskub est abandonné par les Bulgares et les Allemands. A la suite de ces combats, le 1er octobre, la Bulgarie demande l'Armistice.

Le Régiment est cité deux fois à l'ordre de l'Armée. L’Etendard est décoré de la croix de guerre de Serbie avec palme et de la croix de Kara Georges avec Glaives.

Montbéliard 1944

Débarqué en Provence en septembre 1944 avec la 5e DB, le 1er RCA commandé par le lieutenant-colonel Bourgin, rejoint Salon-de-Provence où il cantonne jusqu’au début octobre. Transporté par chemin de fer à Besançon, il stationne en Haute-Saône jusqu’en novembre et forme, avec le 1er RMLE, le Combat Command n°5.

Le 14 novembre, après une marche d’approche que le mauvais temps rend particulièrement pénible, le CC 5 reçoit la mission de soutenir la progression de la 2e DIM sur l’axe Montenois –Sainte-Marie – Montbéliard et de s’emparer au plus vite des ponts de la Lizaine et de Montbéliard, distants de 12 km. Malgré une forte résistance au village de Sainte-Marie, les chars réussissent à pénétrer dans Montbéliard dans la soirée du 17. Ils procèdent avec les légionnaires et les tirailleurs au nettoyage de la ville et mettent hors de combat un très grand nombre d’Allemands armés de Panzerfaust puis assurent la défense des ponts.

La citation du régiment à l’ordre de l’armée précise : « a percé par surprise, le 17 novembre la défense de Montbéliard où il est entré le premier, sauvegardant la ville par sa manœuvre audacieuse ».

Tübingen 1945

Deux mois et demi après les combats de la libération en Alsace, le 1er RCA remonte en ligne et après avoir franchi le Rhin, s’enfonce en Allemagne.

Le 18 avril 1945, l’étape Freudenstadt – Tübingen est franchie à vive allure par le Combat Command 5 armé par le 1er RCA, qui aborde vers 17 heures l’agglomération industrielle Tübingen-Reutlingen. Le premier contact est pris à la tombée de la nuit, avec une voiture de la Wehrmacht pavoisée de blanc, demandant que la moitié nord de la ville soit épargnée, en effet, on y soigne 8000 blessés.

Le 19 avril au matin, une reconnaissance du 1er REC arrive à temps sur les ponts du Neckar pour empêcher leur destruction par les Allemands. L’escadron de Canchy, du sous-groupement Robelin, atteint en même temps les ponts par la rive nord sans rencontrer de résistance. Le conseil municipal se tient rassemblé à l’Hôtel de Ville, prêt à accueillir les arrivants. La police locale a déjà rassemblé ses armes qui lui sont immédiatement retirées. On libère de nombreux prisonniers français internés dans les camps des environs.

Le lendemain, le CC5 élargit sa tête de pont sur le Neckar en occupant une demi-douzaine de villages plus à l’Est et s’attaque à Reutlingen, ville importante à 15 kilomètres de là. Il y trouve une résistance assez sérieuse.

L’attaque débouche à 16 heures sur la ligne de crêtes qui domine à l’ouest de la ville. Le sous-groupement est accueilli par des feux d’armes automatiques ; il doit nettoyer les crêtes vallonnées qui le séparent des premières maisons. Un mouvement en tenailles est effectué au sud et au nord. Les Allemands se défendent plus énergiquement. Les chars tirent au canon. Des barricades sont démolies.

A 17 heures, la ville de Betzingen est occupée, puis l’ordre est donné d’attaquer Reutlingen et le sous-groupement se lance à l’assaut.

A la nuit, la ville était contrôlée par deux points d’appui installés par le 4e escadron et la compagnie du RMLE aux deux carrefours principaux.

Une dernière localité, Pfüllingen, est défendue par des barricades. Le CC5 l’aborde le 22 avril.

Les premiers éléments prennent pied sans difficulté dans les abords nord de la localité mais le nettoyage sera lent car il s’agit d’une très grosse bourgade et il y a des snipers et des bazookistes.

Le détachement a fait 80 prisonniers et s’est emparé de trois mitrailleuses et de nombreux fusils et bazookas. Les combats se poursuivent encore jusqu’à Saint Anton en Autriche, où le régiment apprend la signature de la capitulation de l’Allemagne nazie, les 07 et 08 mai 1945.


A la une