Groupe Gymnastique
Le sport et le sapeur-pompier de Paris sont deux choses indissociable. Mais quand on parle de sport chez les pompiers de Paris, auriez-vous penser que la gymnastique en était l'un piliers ?
Composante essentielle du sport au sein de notre institution, la gymnastique a une histoire particulière, mêlant tradition et efficacité opérationnelle. Découvrez son histoire au sein de la brigade.
Origines de la gymnastique à la BSPP
Nous sommes en 1818. Le Bataillon des sapeurs-pompiers de Paris a été créé seulement 7 ans plus tôt en 1811. Le lieutenant-colonel Plazanet en est alors le chef.
Lui vient alors l'idée, d'utiliser la gymnastique pour mieux préparer ses soldats, les rendre plus efficaces sur intervention et leur faire découvrir une nouvelle discipline, en les initiant à la gymnastique. À cette époque le colonel Francisco Amorós, réfugié espagnol des guerres napoléoniennes, enseigne cet art nouveau en France. Cette discipline comprend à la fois les agrès, la course, l’escrime mais aussi… le chant et la philosophie !
Il est alors nommé instructeur sport au bataillon et depuis le gymnase militaire normal dans le quartier de Grenelle, forme ceux qui iront initier les sapeurs-pompiers à la gymnastique dans les postes de secours. Plus adroits et plus agiles sur incendie, les soldats du feu interviennent sur des sauvetages en ayant une plus grande aisance.
L'opération est un succès !
En 1830, chacune des quatre compagnies incendie accueille un sapeur-pompier moniteur de gymnastique. Dès le Second Empire, quatre gymnases permettent aux pompiers de s’entraîner. Les concours de gymnastique apparaissent et l’entraînement permanent en bottes d’incendie est si ardu que de nombreux sapeurs abandonnent leur instruction.
Les moniteurs constituent l’élite du Bataillon durant tout le XIXe siècle. Seuls à pouvoir prétendre au service de la pompe sur feu, ils portent un insigne en tissu distinctif sur leur tenue pour être désignés afin d’accomplir les sauvetages périlleux. La pratique tant apparentée à l’excellence physique et opérationnelle s’intègre au système d’avancement : un postulant au grade de caporal est obligatoirement un gymnaste accompli.
Des exercices comme la planche trouveront leurs origines dans le règlement d’éducation physique présent dans chaque compagnie.
Une gymnastique aux dimensions plus artistique
Durant la Première Guerre mondiale, la gymnastique se tourne vers une dimension plus artistique, délaissant l'exercice de force pure. On travaille plus en gainage, en statique et en souplesse.
C'est après la tragique Grande Guerre, et après que le régiment de sapeurs-pompiers de Paris ait payé un lourd tribut, que l'idée d'utiliser la gymnastique à des fins de recrutement émerge.
Une équipe de gymnastes est alors spécialement créée afin de booster le recrutement. Cette dernière, appelée la « Spéciale » est ainsi créée le 8 juin 1919.
Sa mission principale ? Assurer des représentations en France et à l’étranger avec ses neuf instructeurs. L’adjudant Joseph Maigrot, moniteur-chef de l’équipe, crée la plupart des nouveaux numéros dans les années 1930 et l’équipe remporte même les championnats de France en 1936. Au fil des décennies, les tournées s’enchaînent à l’international : Alger, Prague, Turin, Los Angeles ou encore Ouagadougou.
Dans le tournant des années 2000, la « Spéciale » se compose de 50 hommes et son efficience n’est plus à prouver. En 2011, elle participe au Festival international du cirque de Monte-Carlo et reçoit cinq récompenses. C’est la consécration ! Depuis 2014, l'adjudant-chef Guy est chargé de diriger ce groupe de gymnastique.
Le groupe gymnastique aujourd'hui
Chaque année, ils assurent vingt-cinq représentations et sont très régulièrement sollicités pour faire des shows à l’occasion des différentes journées portes ouvertes des centres de secours, cérémonies militaires et autres festivités de la BSPP.
Chaque sapeur-pompier de Paris peut rejoindre l'équipe de gymnastique. Qu'importe le grade ou le temps de service. Après des sélections, le/la gymnaste rejoint l'équipe, mais continue de prendre ses gardes dans sa caserne. L'opérationnel prime toujours ! Même étant gymnastes, ils restent sapeurs-pompiers de Paris avant tout.
Avec le grand nombre de représentations, chaque année et les entraînements qui en découlent, les chefs de centre des gymnastes adaptent leurs plannings pour leur permettre d'avoir du temps pour les entraînements. Avec un planning adapté, les gymnastes parviennent à un juste équilibre entre leur vie en CS et leurs devoirs de gymnastes.
Fort d'une équipe mixte de 24 hommes et femmes, l'équipe de gymnastique est établie à la caserne de Masséna dans le 13e arrondissement parisien. L'équipe se retrouve à peu près une fois par semaine pour s'entraîner. Un rythme soutenu, quand on sait que nos soldats ont 3 à 4 gardes par semaine.