Chant régimentaire du 1er RCA

Le Chant des Africains est un chant militaire composé en 1943

Trompette des chasseurs d'Afrique © 1RCA

Dessin noir et blanc représentant un chasseur d'Afrique en tenue "1914" jouant d'une trompette dont pend un fanion portant l'insigne du 1er régiment de chasseurs d'Afrique. A la main gauche, il tient un clairon.

par le capitaine de l'armée française Félix Boyer (1887-1980), chef de la Musique régionale des Chantiers de la Jeunesse d’Afrique du Nord française, puis de la musique du Gouvernement provisoire de la République française à Alger (également auteur de la chanson à boire : Boire un petit coup), en reprenant un texte d'une marche de 1915 de la Division marocaine, sur l'air de l'hymne de l'Infanterie de marine et écrit par le commandant Reyjade, officier des tirailleurs marocains selon certaines sources, ou par le sergent Bondifala et le tirailleur Marizot selon d'autres.

C'est ce même Félix Boyer qui lui donna son titre en changeant le C'est nous les Marocains... du texte original par le célèbre C'est nous les Africains du texte actuel.

Le chant est dédié au colonel Van Hecke, commandant du 7e régiment de chasseurs d'Afrique, régiment issu des Chantiers de la jeunesse d'Afrique du Nord dont Félix Boyer eut la responsabilité de la musique avant d'être nommé chef de musique de la garnison d'Alger où il baptisa son œuvre « Chant de guerre des Africains ».

L'armée d'Afrique l'adopte rapidement et en fait sa marche officielle. Elle rend célèbre le chant à travers ses campagnes au point qu'il en devienne le symbole de la gloire de l'armée d'Afrique.

Il est pour cette raison très souvent repris lors des cérémonies militaires commémoratives de la Seconde Guerre mondiale. À noter que le général De Gaulle refusa que ce chant soit interprété lors des obsèques du maréchal Alphonse Juin, lui-même pied-noir, qui fut commandant en chef de l'armée d'Italie. Il n'avait pas admis l'opposition du maréchal à sa politique algérienne.

Il fut par la suite repris pendant la guerre d'Algérie par les Pieds-Noirs et les partisans de l'Algérie française pour affirmer leur fidélité à la métropole. Après l’indépendance algérienne en 1962, les musiques et fanfares militaires françaises ne furent pas autorisées à le jouer, car étant devenue « séditieuse ». Cette interdiction fut levée en août 1969.

Le Chant des Africains est, avec la Marseillaise, le seul chant militaire qui se chante et se joue au garde-à-vous lors des prises d'armes.

 

Refrain

C'est nous les Africains, qui revenons de loin

Venant de nos pays pour sauver la Patrie

Nous avons tout quitté, parents, gourbis, foyers

Et nous gardons au cœur une invincible ardeur

Car nous voulons porter haut et fier

Le beau drapeau de notre France entière

Et si quelqu'un venait à y toucher

Nous serions là pour mourir à ses pieds

Battez tambours

A nos amours

Pour le pays

Pour la Patrie

Mourir au loin

C'est nous les Africains

I

Nous étions au fond de l'Afrique

Gardiens jaloux de nos couleurs

Quand sous un soleil magnifique

Retentissait ce cri vainqueur

En avant ! En avant ! En avant !

II

Pour le salut de notre empire

Nous combattons tous les vautours

La faim, la mort nous font sourire

Quand nous luttons pour nos amours

En avant ! En avant ! En avant !

III

De tous les horizons de France

Groupés sur le sol africain

Nous venons pour la délivrance

Qui par nous se fera demain

En avant ! En avant ! En avant !

IV

Et lorsque finira la guerre

Nous reviendrons à nos gourbis

Le cœur joyeux et l'âme fière

D'avoir libéré le pays

En criant, en chantant, en avant