Les principales décorations militaires
Les médailles militaires françaises et leurs conditions d'attributions.
La légion d'honneur
L’ordre national de la Légion d'honneur est l'institution qui, sous l'égide du grand chancelier et du grand maître, est chargée de décerner la plus haute décoration honorifique française. Instituée le 19 mai 1802 par Bonaparte, alors premier Consul de la République, elle récompense depuis ses origines les militaires comme les civils ayant rendu des « services éminents » à la Nation.
Grades et dignités
L'ordre comprend trois grades : chevalier, officier et commandeur ainsi que deux dignités : grand officier et grand'croix. On est :
« nommé ou nommée au grade de chevalier » ;
puis « promu ou promue au grade d'officier » ;
puis « promu ou promue au grade de commandeur » ;
puis « élevé ou élevée à la dignité de grand officier » ;
puis « élevé ou élevée à la dignité de grand'croix ».
La grande chancellerie est située à Paris dans le 7e arrondissement, dans l'hôtel de Salm, appelé aujourd'hui palais de la Légion d'honneur.
Ce palais abrite aussi le musée de la Légion d'honneur.
Les conditions générales pour accéder à l'ordre « à titre normal » sont les suivantes :
- nul ne peut être reçu dans la Légion d'honneur s'il n'est Français;
- l'accès à la Légion d'honneur se fait par le grade de chevalier;
- pour être admis au grade de chevalier, il faut justifier de services publics ou d'activités professionnelles d'une durée minimum de vingt années, assortis dans l'un et l'autre cas de mérites éminents;
- ne peuvent être promus aux grades d'officier ou de commandeur que les chevaliers et les officiers comptant au minimum respectivement huit et cinq ans dans leur grade et justifiant de titres de la qualité requise acquis postérieurement à l'accession audit grade;
- sous réserve de l'application des deuxième et troisième alinéas, ne peuvent être élevés à la dignité de grand officier ou de grand-croix que les commandeurs et les grands officiers comptant au minimum respectivement trois ans dans leur grade ou dignité et justifiant de titres de la qualité requise acquis postérieurement à l'accession audit grade ou à la première dignité.
À titre exceptionnel, en temps de guerre, les actions d'éclat et les blessures graves peuvent dispenser des deux dernières conditions pour l'admission ou l'avancement dans la Légion d'honneur.
Le Premier ministre est autorisé par délégation du grand maître à nommer ou à promouvoir dans l'ordre, dans un délai d'un an, les personnes tuées ou blessées dans l'accomplissement de leur devoir et qui sont reconnues dignes de recevoir cette distinction.
Attribution aux étrangers
Les étrangers qui se sont signalés par les services qu'ils ont rendus à la France ou aux causes qu'elle soutient peuvent recevoir les insignes correspondant à une distinction de la Légion d'honneur. Ils ne sont pas pour autant reçus membres de l'ordre.
les differents grade de la légion d'honneur
Plaque de la légion d'honneur grand croix et barrettes
Port de la légion d'honneur
grand collier de la Légion d'honneur
Médaille militaire
La Médaille militaire est une décoration militaire française, instituée le 22 janvier 1852 par Louis-Napoléon Bonaparte destinée aux sous-officiers et soldats .
Souvent appelée « la Légion d’honneur du sous-officier », la Médaille militaire est la troisième décoration française dans l’ordre de préséance, après l’ordre de la Légion d’honneur et l’ordre de la Libération
Elle est décernée par le président de la République sur proposition du ministre des Armées.
Présentation
Elle récompense à la fois les hommes du rang, sous-officiers, officiers mariniers et aspirants et, à titre exceptionnel, les officiers généraux,, ayant commandé en chef devant l'ennemi ou qui ont rendu des services exceptionnels à la défense nationale.
La Médaille militaire est, depuis sa création, la récompense des campagnes du Second Empire à nos jours.
Elle réunit sous sa devise « Valeur et Discipline » les soldats les plus anonymes et les héros les plus populaires tels Georges Guynemer ou Jean Moulin.
Elle compte parmi ses récipiendaires des chefs militaires français tels que les maréchaux Joffre, Foch, Gallieni, Lyautey, Leclerc, de Lattre, Juin, etc et alliés tels que les généraux Pershing et Montgomery ; à titre très exceptionnel quelques civils comme le président américain Roosevelt (à titre posthume) et Sir Winston Churchill. le fanion de la 3ème compagnie du 1 er Régiment de chasseurs Parachutiste, décoré au Liban en 1983, après la perte de 58 soldats lors d'u attentat.
Décerné pour Services militaires exceptionnels :
- citation à l'ordre de l'armée,
- une ou plusieurs blessures de guerre,
- acte de courage ou de dévouement méritant récompense
- à l'ancienneté après un certain nombre d'années de service pour les plus valeureux et méritants.
Médaille militaire et son ruban
L'ordre national du mérite
L'ordre national du Mérite est un ordre honorifique français institué le 3 décembre 1963 par le général de Gaulle.
Il récompense les mérites distingués, militaires ou civils, rendus à la nation française. Il remplace d'anciens ordres ministériels et coloniaux.
Institution républicaine née au cœur du XXe siècle, l’ordre national du Mérite est le second ordre national après la Légion d’honneur.
Il a pour vocation de récompenser les « mérites distingués » et d’encourager les forces vives du pays.
Il s'agit de la quatrième décoration dans l'ordre de préséance après la Légion d'honneur, l'ordre de la Libération et la médaille militaire mais la troisième pouvant être encore décernée, ce dernier ordre étant forclos.
Il comprend également trois grades : chevalier, officier et commandeur ainsi que deux dignités : grand officier et grand'croix.
Sa vocation
Comme la Légion d’honneur, l’ordre national du Mérite est un ordre universel, qui distingue des personnes issues de tous les domaines d’activité.
Il s’agit du second ordre national destiné à honorer des citoyens français en complémentarité avec la Légion d’honneur
Pour obtenir le ruban bleu, la durée des services demandée est moins longue (10 ans au lieu de 20 ans pour la Légion d’honneur). Avec une triple vocation :
Traduire le dynamisme de la société.
L’ordre national du Mérite a vocation à accueillir des générations plus jeunes dont la valeur n’attend pas le nombre des années. Il est chargé de stimuler les énergies individuelles, de fédérer toutes les volontés et de récompenser l’innovation et la participation au rayonnement de la France.
Donner valeur d’exemple.
L’ordre est conçu comme une forme d’émulation pour que chacun donne le meilleur de lui-même et que la communauté des récipiendaires dans son ensemble représente l’esprit civique français.
Reconnaître la diversité.
L’ordre du Mérite incarne enfin la diversité de la société française, ses cultures, ses origines sociales, ses nouveaux secteurs économiques (nouvelles technologies, internet, télécoms, etc). Il reconnaît l’engagement de la jeune génération.
Comme pour la Légion d’honneur, l’ordre national du Mérite garantit une véritable égalité d’accès, afin que tout citoyen méritant, quelle que soit sa place dans la société, puisse être reconnu par la nation.
Les conditions générales pour accéder à l'ordre « à titre normal » sont les suivantes :
Avoir rendu des « services distingués » militaires ou civils.
Autrement dit, des actes de dévouement, de bravoure, de générosité, de réels mérites ou un engagement mesurable au service des autres ou de la France, ne présentant pas encore les qualifications suffisantes pour accéder à la Légion d’honneur.
Pouvoir justifier d’une activité de 10 ans minimum
L’accession à un grade supérieur se fait par la preuve de nouveaux mérites
Il faut une durée minimale de 5 ans de plus pour être promu officier, 3 ans pour le grade de commandeur, 3 ans pour être élevé à la dignité de grand officier et de nouveau 3 ans pour grand'croix.
chevalier, officier, commandeur pendantes et barettes
plaques grand officier et grand croix ONM
port des différents grades de l'ONM sur la tenue
Médaille outre mer
La médaille d’outre-mer, avec ou sans agrafe, est destinée à récompenser les services accomplis dans certains pays.
En 1962, un décret substitue l'appellation « Médaille d'Outre-mer » à l'appellation « Médaille Coloniale ».
La durée minimum requise selon le territoire varie entre 15 et 30 jours de présence. Les principales agrafes ouvertes sont « Sahel », « Liban », « Tchad» et « Moyen-Orient ». Les territoires ouvrant droit sont définis par le ministère des armées.
Elle est systématique sur le territoire ouvrant droit.
Médaille outre_mer et sa barrette
Médaille de la défense nationale
La médaille de la défense nationale est destinée à récompenser les services particulièrement honorables rendus par les militaires d'active et de la réserve opérationnelle à l'occasion de leur participation aux activités opérationnelles ou de préparation opérationnelle des armées, notamment les manœuvres, exercices, services en campagne, ainsi que les interventions au profit des populations.
La médaille comprend trois échelons :
- bronze ;
- argent ;
- or.
Les services rendus et les activités accomplies dans le cadre du service sont comptabilisés à l'aide d’un barème spécifique fixé par instruction du ministre de la défense. Un nombre minimum de points est nécessaire pour accéder à chaque échelon de la décoration.
La médaille de la défense nationale peut être décernée à titre normal aux militaires mentionnés à l'article 1er qui justifient d'une ancienneté minimale des services :
- d'un an pour l'échelon bronze ;
- de cinq ans pour l'échelon argent ;
- de dix ans pour l'échelon or.
Sans condition d'ancienneté et de points, une médaille d'or de la défense nationale permet d'afficher sur son ruban sans agrafe, à l'aide d'une palme ou d'une étoile, une citation sans croix individuelle attribuée aux militaires d'active et de la réserve, français ou étrangers, qui se sont distingués à l'occasion d'une action comportant un risque aggravé.
médaille de la défense nationale
Médaille des blessés de guerre
L'insigne a été créé durant la Première Guerre mondiale par une loi du 11 décembre 1916, sur une idée de l'écrivain nationaliste Maurice Barrès. Son attribution a été accordée aux blessés militaires, prisonniers de guerre, déportés et internés de la Résistance de la seconde Guerre mondiale, puis aux blessés militaires de conflits plus récents. Cent ans plus tard, par un décret no 2016-1130 du 17 août 2016 (codifié depuis), l'insigne des blessés militaires est remplacé par la médaille des blessés de guerre. Son rang protocolaire est fixé par décret le 22 février 2019.
Attribution
Ont droit au port de la médaille des blessés de guerre :
- Les militaires atteints d'une blessure de guerre, physique ou psychique, constatée par le service de santé des armées et homologuée par le ministre de la défense.
- Les prisonniers de guerre blessés physiquement ou psychiquement au cours de leur détention.
- Sans préjudice des dispositions de l'article D. 355-16 du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre, les déportés et internés résistants ainsi que les autres titulaires actuels de cet insigne ont droit au port de la médaille des blessés de guerre.
Les blessures de guerre ou service commandé sont reconnues et homologuées, à l’aide de certificat d’origine de blessure, rapport circonstancié, extrait du registre des constatations de blessures, notification de pension, etc., par les différentes directions des personnels militaires des quatre armes.
Médaille des blesse et sa barrette
Croix de la Valeur militaire
La croix de la Valeur militaire est une décoration militaire française créée en 1956.
Elle est destinée à récompenser le personnel civil et militaire rattaché au ministère des Armées et depuis 2011 les unités ayant accompli une ou des actions d'éclat en opérations extérieures. Elle peut également être attribuée à du personnel civil et militaire étranger et à des unités étrangères ayant accompli une action d'éclat au cours d'une mission aux côtés de militaires français.
Croix de la valeur militaire et sa barrette
C’est la citation à l’ordre du régiment, de la brigade, de la division, du corps d’armée ou de l’armée qui comporte l’attribution de la Croix de la Valeur Militaire
avec étoile de bronze (Régiment – Brigade), d’argent (Division), de vermeil (Corps d'armée) ou avec palme (armée).
VM palme et étoiles
Depuis 2011, les unités peuvent désormais être décorées collectivement de la croix de la Valeur militaire, récompense jusqu'alors uniquement attribuée individuellement aux soldats.
Lorsqu'une unité a été décorée deux ou trois fois de la croix de la Valeur militaire avec palme, c'est-à-dire à l'ordre de l'armée, et ceci pour un même théâtre d'opération, elle a droit au port de la fourragère aux couleurs de la croix de la Valeur militaire.
Fouragère VM
Médaille de la protection militaire du territoire.
La médaille de la protection militaire du territoire est destinée à récompenser les militaires pour leur participation effective à des opérations militaires de protection décidées par le Gouvernement et menées sur le territoire national.
Agrafes associées.
« Sentinelle » : La mission Sentinelle est une mission intérieure (MISINT) confiée aux armées et aux Directions et services interarmées (DSIA), concourant aux mesures de sécurité publique du plan gouvernemental Vigipirate dans le milieu terrestre et sur le territoire national.
« Harpie » : la mission Harpie est une mission interministérielle française réalisée en Guyane depuis le mois de février 2008. Elle a pour objectif de paralyser les sites d’orpaillage clandestins sur le territoire.
« Egide » : concerne les missions de protection des emprises militaires, des bâtiments publics de l’Etat, des organisations internationales et des missions diplomatiques et consulaires confiées aux Armées.
« Jupiter » : concerne les missions de sûreté et de sécurité menées au profit des forces stratégiques confiées aux Armées.
« Trident » : concerne les missions de surveillance et de protection des espaces aériens, maritimes et terrestres confiées aux Armées.
« Cyber » : concerne les missions liées à la posture permanente de cyberdéfense, à savoir l’anticipation, la surveillance, la détection ainsi que la réponse aux attaques informatiques et informationnelles dans le domaine de la défense.
Décret n°2015-853 portant création de la médaille de la protection militaire du territoire.
Médaille de protection militaire territoriale et sa barrette
Médaille de reconnaissance de la Nation
La médaille de reconnaissance de la Nation est une décoration militaire et civile française.
Elle a été créée par décret du 12 avril 2002 de Jacques Chirac, président de la République.
Le titre de Reconnaissance de la Nation est accordé aux militaires des forces armées françaises et aux personnes civiles qui, pendant au moins quatre-vingt-dix jours, consécutifs ou non, ont participé à un conflit.
Médaille de reconnaissance de la nation et sa barrette
Titre de reconnaissance de la Nation
Le Titre de reconnaissance de la nation (TRN) est accordé, à leur demande, aux personnes ayant participé aux conflits armés majeurs auxquels la France a pris part. Il peut s'agir de militaires ou de personnes civiles, de nationalité française ou non, résidant ou non en France. Le titre se présente sous la forme d'un diplôme signé par le ministre chargé des anciens combattants et victimes de guerre.
Croix du combattant
La croix du combattant est une décoration honorifique française créée en 1930 à l'intention des Poilus de la Première Guerre mondiale, modifiée par la suite pour être décernée aux anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale et d'autres conflits impliquant l'armée française.
Tous les personnels ayant participé à une opération extérieure de 90 jours, consécutifs ou non, peuvent se faire attribuer cette carte du combattant depuis le 1er octobre 2015.
Croix du combattant
La carte du combattant est attribuée, sur leur demande, aux personnes répondant aux critères d'ancien combattant. Il peut s'agir de militaires ou de personnes civiles, de nationalité française ou non, résidant ou non en France. La carte du combattant ouvre notamment droit à la retraite du combattant et au Titre de reconnaissance de la Nation.
Les militaires des forces armées françaises et les personnes civiles qui ont pris part à certains conflits ou opérations peuvent déposer une demande de carte de combattant.